Fribourg: Catholiques, réformés, adventistes et Eglise du Réveil unis pour un festival de films
Bernard Bovigny, agence Apic
Fribourg, 18 janvier 2004 (Apic) Quelque 120 jeunes de 14 à 18 ans, et une vingtaine d’animateurs, se sont rassemblés samedi 17 janvier pour un festival de films en quatre lieux confessionnels au centre de Fribourg. La salle sous le temple, qui accueillait la plus grande partie de la rencontre, était entourée en début d’après-midi d’un cordon de policiers anti-émeutes chargé de contenir la manifestation voisine anti-Forum de Davos.
La cinquantaine de jeunes rassemblés dans le centre paroissial réformé n’a eu cure des slogans contre la mondialisation proférés en début d’après-midi à la Rue de Romont, ni de la présence, à quelques mètres de chez eux, d’une cinquantaine de policiers équipés de boucliers et armés d’une matraque. Les animateurs, pour leur part, ont tenu à avertir les forces de l’ordre que la salle sous le temple ne servait pas de cadre à la protestation, ni de lieu de repli pour des jeunes fuyant une éventuelle attaque. C’est bien un festival de films chrétien et une célébration qui sont la cause de ce rassemblement. Les jeunes, eux, ne se laissent pas démonter. Ils sont plongés dans l’histoire de Soeur Helen Préjean, une religieuse américaine interprétée par Susan Sarandon qui accompagne spirituellement un condamné à mort durant les derniers jours de sa vie. Le film « La dernière marche », de Tim Robbins, pose de manière très crue la question de la peine de mort, sans ignorer la révolte des parents de cette jeune fille présument assassinée de la façon la plus brutale, en même temps que son ami, par Mathew Poncelet, interprété par Sean Penn.
L’unité des chrétiens: une théière brisée
Quel message chrétien peut-on tirer de cette projection, et des trois autres (« Jésus de Montréal », « Sans famille » et « Mission ») qui se sont déroulées au Centre Ste-Ursule, à la communauté adventiste dans le quartier d’Alt et à l’Eglise du Réveil à l’Espace Boxal? Au terme d’une phase de réflexion, les 120 jeunes se sont réunis en milieu d’après-midi au temple réformé, qui a entre-temps retrouvé la quiétude, pour partager leurs convictions dans la célébration et la prière. Jean-David Hasler, de l’Eglise du Réveil, a cassé une théière devant des participants médusés afin de symboliser la dynamique d’unité des chrétiens. C’est en réunissant les morceaux, représentant les communautés ou individus, et en les recollant un à un que le récipient pourra à nouveau remplir sa mission. Aucune brique ne peut prétendre représenter la théière dans son entier, a souligné l’animateur.
La participation doublée chaque année
C’est la troisième année consécutive que le groupe « Néhémie », du nom de ce personnage biblique touché par la destruction de Jérusalem, lance un rassemblement de jeunes pour marquer la Semaine de prière pour l’Unité des chrétiens. La participation a chaque fois doublé, passant de 30 en 2002 à 60, puis 120 cette année. Pour Sébastien Tobler, un des organisateurs, cette progression s’explique notamment par le fait que des paroisses catholiques aient inscrit la manifestation dans les options de la préparation à la confirmation. « Et n’allez pas croire que les jeunes y viennent par obligation. J’ai toujours rencontré des participants motivés et très convaincus par la démarche », précise cet animateur bénévole issu de l’Eglise adventiste.
Né à l’initiative de Jean-David Hasler, de l’Eglise du Réveil, le groupe « Néhémie » veut favoriser un esprit d’unité entre les communautés chrétiennes de Fribourg, afin de lancer ensuite un message d’unité à une plus large assemblée. La rencontre de jeunes sera reconduite en janvier 2005. « Mais nous allons essayer de mobiliser davantage les groupes de jeunes existants de nos Eglises à d’autres moments durant l’année. Ainsi nous pourrons encore mieux partager notre vécu avec les participants l’an prochain », affirme Jean-David Hasler. (apic/bb)
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