Les épiscopaliens lancent un réseau de protestation
New York/Londres, 20 janvier 2004 (Apic) Les épiscopaliens conservateurs des Etats-Unis préparent un « schisme », révèle le quotidien britannique « The Guardian ». Ils s’apprêtent à lancer un réseau de protestation national qui fera écho aux anglicans d’autres pays qui se sont opposés à l’ordination d’un évêque homosexuel actif, Gene Robinson, évêque du New Hampshire.
Le soutien que ces milieux conservateurs reçoivent des anglicans de tendance évangéliques en Grande-Bretagne, par ailleurs opposés à l’archevêque de Canterbury Rowan Williams, montre que la question de l’homosexualité continue de diviser profondément la Communion anglicane.
L’Eglise anglicane d’Angleterre va elle-même débattre de l’homosexualité lors de son Synode général qui se tiendra à Londres début février, six mois après la polémique sur la nomination épiscopale – finalement refusée par l’intéressé – du chanoine Jeffrey John comme nouvel évêque de Reading. Il s’agissait pour la Grande-Bretagne du premier évêque anglican ouvertement gay, mais qui vivait en état de chasteté. Tous les membres du Synode ont reçu une copie de l’ouvrage du chanoine John, qui milite en faveur de l’ordination sacerdotale d’homosexuels.
Au coeur de la polémique, l’ordination épiscopale d’un homosexuel actif
Aux Etats-Unis, un rassemblement de personnalités de l’Eglise épiscopalienne (la branche américaine de l’Eglise anglicane) s’est achevé mardi 20 janvier dans la localité de Plano, au Texas. Il avait pour but la mise sur pied du réseau intitulé « Network of Anglican Communion Dioceses ». Il pourrait devenir une structure parallèle à la Communion anglicane. Leader du groupe dissident, l’évêque de Pittsburgh Robert Duncan affirme que les évêques représentant 12 diocèses et diverses paroisses conservatrices dans d’autres diocèses veulent construire aux Etats-Unis un « anglicanisme uni, orthodoxe et missionnaire ».
Les organisateurs refusent que la mise en route de leur réseau équivaille à un « schisme », mais leur organisation se veut « une Eglise dans l’Eglise » dont les fidèles resteront épiscopaliens. Une raison invoquée pour ne pas quitter l’Eglise officielle: la plupart des paroisses seraient alors forcées de restituer leurs propriétés à l’Eglise épiscopalienne. Pour l’évêque Duncan, l’Eglise épiscopalienne des Etats-Unis « s’est séparée de sa propre histoire » quand elle a accepté l’ordination de Gene Robinson. Etant donné que le nouveau réseau maintient la doctrine épiscopalienne traditionnelle, « qui donc s’est séparé? », demande-t-il.
Au niveau mondial, des Eglises anglicanes des pays du Sud ont rompu avec la Communion anglicane suite à l’ordination de l’évêque gay américain. Le nouveau réseau espère les récupérer, en devenant une entité américaine à laquelle peuvent se rallier les anglicans de l’extérieur. Une question délicate a été soulevée: celle de l’envoi d’évêques conservateurs pour la pastorale dans les paroisses appartenant à des diocèses libéraux, même sans l’accord de l’Eglise épiscopalienne officielle. Les 12 diocèses qui forment l’axe de ce nouveau réseau comptent quelque 235’000 fidèles, soit près de 10% de l’ensemble des épiscopaliens américains. (apic/bbc/guard/be)
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