Colombie: La crise humanitaire est la plus grave de l’hémisphère occidental

Le terrible chemin de croix des « desplazados »

Genève, 8 février 2004 (Apic) La crise humanitaire en cours en Colombie « est la plus grave de tout l’hémisphère occidental et la troisième au monde après la République démocratique du Congo et le Soudan », a estimé à Genève Kamel Morjane, haut commissaire adjoint des Nations Unies pour les réfugiés, au terme d’une récente visite dans le pays d’Amérique du Sud. Il dénonce le terrible chemin de croix des « desplazados », de plus en plus nombreux.

Le problème de cette crise est qu’elle est pratiquement invisible, « à tel point que même à Bogotà les gens ne s’en rendent pas compte », a-t-il dit.

L’ONU estime que le conflit interne en cours depuis plus de 40 ans a provoqué jusqu’à présent 3 millions d’évacués. Les Colombiens qui, ces dernières années, ont été contraints de partir à l’étranger seraient à présent plus de 300’000. La majorité des « desplazados » sont des indigènes ou des afro-colombiens qui ont dû abandonner leurs maisons pour finir dans des zones le plus souvent lointaines et isolées, à la frontière avec les pays voisins, sans bénéficier d’aucun service élémentaire et exclus de toute forme d’assistance humanitaire.

Après avoir visité un camp de réfugiés situé à proximité de la frontière avec Panama, Morjane a affirmé s’être senti « comme dans une des zones les plus pauvres et oubliées de l’Afrique. Les conditions extrêmes dans lesquelles ces personnes vivent font venir des frissons ».

Selon Morjane, le HCR a réussi jusqu’à présent à ne porter assistance qu’à une petite partie seulement des évacués. La situation est grave également en Equateur où se sont réfugiés 250’000 Colombiens. 15’000 autres se trouvent au Venezuela et 2’000 environ à Panama. (apic/misna/pr)

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