Italie: Prostitution: les religieuses ont lancé une campagne de soutien aux femmes victimes
Rome, 9 février 2004 (Apic) Des religieuses italiennes ont lancé une campagne de soutien aux femmes victimes de la prostitution. Un cours pilote de formation pour les opératrices du domaine pastoral de lutte contre cette exploitation s’est terminé avec succès. On compte aujourd’hui 220 religieuses en Italie qui travaillent dans le milieu de la prostitution: soit entre 500’000 et 700’000 filles, dont nombre de mineures.
« Mon passeport a été le crucifix que je porte autour du cou », a témoigné soeur Maria Rosario Echarri Preboste, oblate du Saint Rédempteur, durant la conférence de presse tenue à Rome lors de la clôture de la première phase du cours pour les religieuses qui oeuvrent dans le secteur difficile et délicat de la traite des femmes.
27 religieuses ont participé aux trois semaines, suivant un programme nourri de formation psychologique et d’échange d’expériences. Ce cours était organisé par l’USMI (Union des Supérieures Majeures Italiennes), conjointement avec l’UISG (Union Internationale des Supérieures Générales) et l’OIM (Organisation Internationale pour les Migrations).
« Il n’est pas facile pour les religieuses d’ouvrir les portes de leurs maisons aux prostituées, a expliqué soeur Eugenia Bonetti, de la Consolata, qui coordonne depuis 1995 le programme de l’USMI contre la traite. Aujourd’hui, l’initiative concerne un très grand nombre de communautés et de Congrégations parmi les 627 qui sont présentes en Italie. Certaines communautés contemplatives à Milan, par exemple, soutiennent par la prière et par des financements les autres religieuses qui aident les femmes de la rue. 220 religieuses sont « au travail » dans les rues pour tenter d’aider les prostituées.
Quant aux manières d’aborder les prostituées, surtout Nigérianes ou venues des pays de l’Est, soeur Maria Rosario fait remarquer que « les religieuses se présentent en mettant au premier plan la relation humaine, l’importance de la personne, en faisant comprendre concrètement aux femmes qu’au centre de ce rapport il n’y a point le commerce mais la relation entre personnes ».
40% de mineures
Au point de vue du soutien thérapeutique, Stefano Volpicelli, chercheur et responsable des programmes de formation, a expliqué que durant le cours les différentes manières d’aborder le problème du renforcement des personnes de l’école psychologique de Carl Rogers ont été mises en pratique. Le thème délicat du « burn out » (de l’épuisement) des opérateurs a été abordé, à savoir une aide pour affronter et surmonter les situations de tension psychologique intérieure dues au grand engagement dans un secteur complexe où l’émotivité est mise à rude épreuve.
Selon soeur Eugenia Bonetti, en Italie, le nombre des femmes de la rue varie entre 500’000 et 700’000. Elles sont en majorité Africaines, et les mineures sont 40%. (apic/vd/pr)
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