Zurich: Des journaux ouvrent leurs colonnes aux annonces mortuaires d’animaux

« Un pas supplémentaire dans l’absence de références »

Zurich, 13 février 2004 (Apic) Depuis quelques jours, le journal gratuit « Tagblatt der Stadt Zürich » et la revue « Tierwelt » diffusent des annonces mortuaires pour les animaux de compagnie. Récemment, le très sérieux « Tages- Anzeiger » zurichois avait accepté un tel avis par inadvertance. « Une limite morale est franchie », déplore le psychothérapeute Reto Volkart.

Si la règle selon laquelle les annonces mortuaires sont réservées aux humains n’est plus respectée et s’ouvre aux animaux, une limite morale est alors franchie. Une telle ouverture constitue « un pas supplémentaire dans l’absence de références », affirme Reto Volkart dans une interview au « Tages -Anzeiger » du 11 février, le quotidien qui a justement été dupé par une femme affirmant que son annonce mortuaire concernait son fils Jasper, alors qu’elle contenait la photo d’un chien.

Jusqu’à maintenant, les avis mortuaires ont fait partie du rituel d’adieu à la personne décédée. Et s’ils s’ouvrent aux animaux de compagnie, cette signification est sérieusement remise en question, selon Reto Volkart, qui préside la Fédération cantonale des psychologues zurichois. La séparation nette entre l’homme et l’animal se retrouve dans le christianisme, l’islam et le judaïsme. Seul l’être humain est considéré dans ces religions comme « porteur d’une âme et imprégné de Dieu ». Si cette frontière tombe, cela signifie d’une certains manière que « dans notre culture Dieu est mort », soutient Reto Volkart.

Des annonces « déplacées »

Pour sa part, le théologien réformé Georg Pfleiderer, professeur de théologie systématique et d’éthique à l’Université de Bâle, juge les annonces mortuaires d’animaux « déplacées ». Une telle idée conduit rapidement à des situations totalement absurdes, affirme-t-il dans le quotidien de boulevard « Blick », édition du 11 février. « Allons-nous écrire un avis mortuaire pour chaque merle tombant d’un arbre? Ne devrions-nous pas, si nous voulons exprimer publiquement tous nos sentiments de tristesse, également faire part dans une annonce de la fin d’une longue amitié, de la séparation d’un couple ou de la perte d’un objet qui nous est cher? » demande Georg Pfleiderer non sans ironie. (apic/job/bb)

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