Un plat qui rapproche musulmans et chrétiens
Dakar, 12 avril 2004 (Apic) Le « ngalakh » a le vent en poupe chez les chrétiens sénégalais pendant la fête de Pâques. Ce plat traditionnel rapproche musulmans et chrétiens. Mais il divise les chrétiens quant à ses origines et à sa raison d’être. Un plat aux origines lointaines sans doute, à base de couscous et de nombreux mélanges.
Chez les catholiques du Sénégal, le « ngalakh » a en effet la côte pendant la fête de Pâques. C’est le plat principal, en vedette ce jour-là, que se partage catholiques, chrétiens et musulmans. Phénomène plus ou moins culturel, le « ngalakh » est désormais entré dans les moeurs au Sénégal où chaque année, il est attendu de tous et avec impatience.
Pour les foyers catholiques, il est le plat du jour le Vendredi saint ou le Samedi saint. Mais cette pratique est de plus en plus décriée par certains responsables de l’Eglise catholique qui considèrent que ce plat spécial tend à avoir plus de valeur que les cérémonies religieuses de la fin du carême.
Origines
Véritable repas d’amitié et de fraternité entre musulmans et chrétiens sénégalais, à la fin du temps du jeûne chrétien, la préparation du « ngalakh » dans les familles commencent le jeudi qui précède le Vendredi saint. Il est fait de mélange de couscous, de pain de singe, de pâte d’arachide, de raisin, de beurre et de sucre. Succulent, assure-t-on, il est d’une grande importance pour les chrétiens sénégalais qui ont fini par l’adopter.
« On ne sait vraiment pas comment et depuis quand le « ngalakh » s’est imposé à la mémoire collective des chrétiens du Sénégal. Le Père Léopold Faye, de Dakar, a expliqué au journal sénégalais « Le quotidien » que la préparation du « ngalakh », à la fin du carême, est une pure création de la société chrétienne sénégalaise. Selon Louise Bassène, une sexagénaire chrétienne du diocèse de Saint-Louis (nord du Sénégal), « ce sont les familles métisses de la ville qui ont instauré cette tradition.
Mais jamais pour le Vendredi saint, assure-t-elle, en raison du jeûne normalement respecté. Ces métisses en majorité chrétiens préparaient autrefois ce repas. Mais à la fin du carême pour accueillir leurs amis et hôtes. Depuis lors, ce plat spécifique des chrétiens sénégalais s’est perpétué dans la tradition du pays. En arrivant sur les tables bien avant l’heure. (apic/ibc/pr)
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