Le pèlerinage du « magal », haut en couleurs
Dakar, 13 avril 2004 (Apic) Quinze personnes ont trouvé la mort durant le pèlerinage annuel de la Confrérie musulmane des Mourides, le « magal », célébré vendredi à Touba (centre du Sénégal, à 180 km de Dakar), a rapporté lundi l’Agence de presse sénégalaise APS. Ce pèlerinage rassemble des centaines de milliers de personnes.
Une des 15 personnes a été retrouvée sans vie, alors que les quatorze autres ont été tuées dans des accidents de la circulation, a précisé l’agence de presse sénégalaise APS, citant le chef du bureau d’information du groupement national des sapeurs-pompiers. Selon la même source, quelque 150 personnes ont également été blessées dans ces accidents.
Le « magal de Touba » fait converger chaque année des centaines de milliers de pèlerins vers cette ville de 1 million d’habitants, située en plein milieu du Sénégal considérée comme sainte. On y commémore le départ en exil au Gabon du fondateur du mouridisme, Cheikh Amadou Bamba, le 12 août 1895. Cette date correspond dans le calendrier musulman au 18e jour du mois lunaire du Safar 1313.
Dans son ouvrage « La Quête du bonheur des deux mondes » (Matlabul Fawzeyni), consacré à la cité de Touba, Cheikh Ahmadou Bamba exposait le modèle de la société musulmane: une cité réconciliant le spirituel et le temporel, conformément à la sentence du Prophète. Pour les habitants de Touba, Cheikh Ahmadou Bamba est la fierté de l’homme noir. Le jour du « magal », selon ses recommandations, les principales activités doivent tourner autour de la lecture du Coran, des khassaides (poèmes), des hadiths du prophète Mohammed et des réjouissances à la gloire de l’unicité de Dieu, comme le rappelle un article du journal « Le soleil » de Dakar, qui décrit ainsi les festivités du « magal »:
Le « magal », « une période de bonnes odeurs »
« Pendant que la mémoire de Bamba est louée par les troubadours, ascètes et griots, certains visiteurs boulimiques passent le plus clair de leur temps à découvrir et apprécier la richesse des mets équilibrés et variés, qui témoignent du génie de la cuisine des élégantes femmes du Baol. Le grand « magal », c’est une période des bonnes odeurs, le moment opportun d’attiser les encensoirs pour embaumer la ville, les fours, pour rôtir ou braiser ovins et caprins frais et dodus. Les pèlerins sont tellement fatigués, exténués. On déambule dans les rues et ruelles, agitant des « dreadlocks » et autres tignasses souvent poussiéreuses, on joue des coudes à Aïnou Rahmati, pour avoir un peu d’eau bénite, à la grande mosquée, pour accéder au mausolée du vénéré Cheikh ». Symbole de la vocation religieuse de la cité, la majestueuse mosquée de Touba, coeur spirituel de la ville, est le plus grand monument religieux musulman en Afrique noire. (apic/ag/vb)
webmaster@kath.ch
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/senegal-15-morts-durant-le-pelerinage-de-la-confrerie-des-mourides/