Devant 50’000 pèlerins italiens, espagnols et libanais

Rome: Jean Paul II a canonisé six bienheureux

Rome, 16 mai 2004 (Apic) Jean Paul II a présidé la 51e cérémonie de canonisation de son pontificat, le 16 mai. C’est devant une foule quelque 50’000 fidèles rassemblés sous le soleil place Saint-Pierre, que le pape a canonisé six bienheureux: Luigi Orione, Annibale Maria di Francia, Josep Manyanet y Vives, Nimatullah Kassab Al-Hardini, Paola Elisabetta Cerioli et Gianna Beretta Molla.

«Ceux qui suivent fidèlement le Christ deviennent des témoins et des constructeurs de sa paix», a affirmé Jean Paul II pour qui «la vraie paix est fruit de la victoire du Christ sur le pouvoir du mal, du péché et de la mort». Le souverain pontife lisait d’une voix claire son homélie dans son intégralité, à l’occasion de la messe de canonisation de six bienheureux.

Deux prêtres italiens, un prêtre espagnol, un prêtre libanais, une religieuse italienne et une mère de famille italienne ont ainsi rejoint le collège des saints reconnus officiellement par l’Eglise catholique en vue de «leur vénération universelle».

Au cours de son homélie dont il a lu certains passages en espagnol et en français, Jean Paul II s’est arrêté sur la figure de chacun de ces exemples, dont il a souhaité «la puissante intercession».

La passion pour le Christ de Luigi Orione

«La passion pour le Christ fut l’origine de la vie intrépide, l’élan intérieur d’un altruisme sans réserve, la source toujours renouvelée d’une espérance indestructible» de Luigi Orione (1872-1940), a-t-il expliqué. Si la vie d’apostolat du fondateur de la Petite OEuvre de la divine Providence et de la Congrégation des petites soeurs missionnaires de la charité, a été marquée par «les souffrances physiques et morales, la fatigue, les difficultés, les incompréhensions et les obstacles de tout type», elle fut pleine de charité. Ce prêtre la consacra en effet à l’éducation de la jeunesse et aux oeuvres pour les pauvres.

Annibale Maria di Francia, fondateurs de congrégations

«L’amour du Seigneur poussa Annibale Maria di Francia (1851-1927) à consacrer son entière existence au bien spirituel de son prochain», a poursuivi le pape. Le fondateur des Congrégations des pères rogationistes du coeur de Jésus et des soeurs filles du divin zèle, a été à l’origine «d’un grand mouvement de prière pour les vocations» a-t-il souligné, encourageant cette dynamique afin que les vocations soient «incessantes et universelles».

Le zèle apostolique du Catalan Giuseppe Manyanet y Vives

«Véritable apôtre de la famille», l’espagnol Giuseppe Manyanet y Vives (1833-1901) fut le fondateur de la Congrégation des fils de la famille sacrée de Jésus, Marie et Joseph, et des missionnaires filles de la famille sacrée de Nazareth. «Un symbole visible de son zèle apostolique est l’église de la Sagrada Familia de Barcelone», a rappelé Jean Paul II, prononçant alors quelques mots en catalan.

Nimatullah Kassab Al-Hardini, un nouveau saint pour le Liban

«Homme de prière, amoureux de l’eucharistie qu’il aimait adorer longuement, saint Nimatullah Kassab Al-Hardini (1808-1858), est un exemple pour les moines de l’Ordre libanais maronite comme pour ses frères libanais et pour tous les chrétiens du monde», a poursuivi le pape. «Accueillant pour ses frères, il a soulagé et guéri beaucoup de blessures dans les coeurs de ses contemporains», a-t-il ajouté, le donnant en exemple.

Paola Elisabetta, fondatrice de l’Institut de la famille sacrée

«En contemplant la sainte famille, Paola Elisabetta (1816-1865), eut l’intuition que les familles restent solides quand les liens de la parenté sont enracinés dans le partage des valeurs de la foi et de la culture chrétienne. Pour défendre ces valeurs, la sainte a fondé l’Institut de la famille sacrée», a par ailleurs expliqué le souverain pontife, en parlant de la sainte connue jusqu’ici sous le nom de ’bienheureuse Cerioli’ et béatifiée par le pape Pie XII en 1950.

Gianna Beretta Molla a donné sa vie pour enfanter

S’arrêtant enfin sur la figure de Gianna Beretta Molla (1922-1962), Jean Paul II l’a qualifiée de «sainte mère de famille restée héroïquement fidèle à l’engagement pris le jour de son mariage». «Puisse notre époque redécouvrir à travers son exemple, la beauté pure, chaste et fidèle de l’amour conjugal vécu comme réponse à l’appel divin !», a-t-il lancé. Cette Italienne est connue pour avoir donné la vie à un quatrième enfant, en sachant qu’elle devait perdre alors la sienne. Elle refusa l’avortement proposé par les médecins en raison de son fibrome à l’utérus.

De nombreux cardinaux et représentants des Eglises italienne, espagnole et libanaise, parmi lesquels le cardinal Ricardo Maria Carles Gordo, archevêque de Barcelone, et le cardinal Dionigi Tettamanzi, archevêque de Milan, étaient présents pour cette manifestation exceptionnelle. Quelque 17’000 fidèles libanais, agitant le drapeau du cèdre du Liban, entouraient leur président, le général Emile Lahoud, et le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Pierre Sfeir, à l’occasion de la canonisation de leur troisième saint. A l’évangile psalmodié en arabe, Jean- Paul II a répondu en chantant dans la même langue, sous les applaudissements de la foule. Beaucoup d’officiels, dont le président de la chambre des députés italienne, Pierferdinando Casini, et le ministre pour la lutte contre le Sida de Côte d’Ivoire, Christine Nebout-Adjobi, assistaient à la cérémonie.

Au terme de la messe, lors du Regina Caeli, Jean Paul II a tenu à saluer les différentes délégations, dont les membres des congrégations religieuses créées par les nouveaux saints. Il a également remercié la police d’Etat italienne, qui fêtait alors son anniversaire, pour son service d’ordre et de sécurité assurant la tranquillité des citoyens. C’est en bénissant la foule que le pape est reparti dans sa voiture décapotée.

Rencontre avec les pèlerins venus pour Luigi Orione

La veille, le souverain pontife avait rencontré, outre la délégation libanaise, les pèlerins venus à l’occasion de la canonisation de Luigi Orione, dans la salle Paul VI. Il avait souhaité l’intercession du saint «en particulier pour la paix en Terre sainte, en Irak et dans les autres régions du monde, touchées par la guerre et les conflits sanglants», avant de réciter un acte de consécration à Marie.

A ce jour, Jean Paul II a procédé à 41 cérémonies de canonisation, élevant le nombre de saints à 482 depuis le début de son pontificat, dont 402 martyrs. Le 17 mai, Jean Paul II, qui aura 84 ans le lendemain, devrait recevoir en audience les proches et les membres des familles des nouveaux saints venus au Vatican pour l’occasion. (apic/imedia/bb)

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