Ulm: L’hospitalité eucharistique? Possible dans certains cas, selon le cardinal Kasper

Entre utopie progressiste et pensée « cléricale-intégriste »

Rome, 21 juin 2004 (Apic) L’hospitalité eucharistique est possible, mais dans certains cas, assure le cardinal Walter Kasper, sans toutefois préciser dans lesquels. Nous nous trouvons, du point de vue de l’oecuménisme, à un stade intermédiaire, estime le cardinal. Selon qui il y a deux courants dans l’oecuménisme. L’utopie progressiste qui consiste à croire qu’il n’y a plus de différence entre les confessions, et la pensée « cléricale-intégriste » qui entend régler les problèmes à travers les interdits.

Pour le cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, la communion eucharistique entre chrétiens est effectivement possible dans certains cas. C’est ce qu’il a déclaré lors d’une conférence sur le thème de « l’oecuménisme de la vie », à Ulm en Allemagne dans le cadre de la 95e « journée catholique » allemande, le 18 juin 2004.

La communion eucharistique connaît « une règle », a souligné le cardinal allemand. « Chaque chrétien pratique la communion au sein de sa propre Eglise. Mais il y a des circonstances pour lesquelles un non- catholique peut recevoir la communion au cours d’une messe catholique. Il n’est pas pour le moment possible d’énumérer tous les cas pour lesquels cela est licite », a affirmé le cardinal allemand devant plus de deux mille personnes.

« Nous nous trouvons, du point de vue de l’oecuménisme, à un stade intermédiaire », a dit l’ancien évêque de Stuttgart. « Le mur entre les confessions est tombé, mais il reste encore tant de blocs autour qui rendent difficile le passage », a-t-il poursuivi.

Selon le cardinal, il y a deux courants dans l’oecuménisme. L’utopie progressiste qui consiste à croire qu’il n’y a plus de différence entre les confessions, et la pensée « cléricale-intégriste » qui pense régler les problèmes à travers les interdits. « Cette dernière position détruit toute possibilité de développement », a affirmé le cardinal.

Les propos du cardinal Kasper s’inscrivent dans le climat de réception de l’Instruction « Redemptionis Sacramentum », « sur certaines choses devant être observées ou évitées concernant la très sainte Eucharistie », publiée par la Congrégation pour le culte divin, le 23 avril 2004. En ce qui concerne la question de l’hospitalité eucharistique entre chrétiens de différentes Eglises, l’instruction se contente d’un renvoi au code de droit canon de l’Eglise catholique ainsi qu’à l’encyclique de Jean Paul II « Ecclesia de Eucharistia », du 16 avril 2003.

En cas de graves nécessités

Le troisième chapitre de cette encyclique, « l’apostolicité de l’Eucharistie » et de l’Eglise, aborde le sujet de l’hospitalité eucharistique avec « les frères séparés ». Elle est en principe totalement impossible. Pourtant, en cas de graves nécessités pastorales, le sacrement de l’Eucharistie – comme les sacrements du baptême, des malades et de la réconciliation – peut être reçu par un fidèle catholique dans les Eglises orthodoxes et orientales. Le canon 844 §4 du code de droit canonique précise, en outre, qu’en « cas de danger de mort » ou de « grave nécessité pressante » les ministres catholiques peuvent administrer ces sacrements licitement aux chrétiens qui ne sont pas en communion avec l’Eglise catholique, « pourvu qu’ils manifestent la foi catholique sur ces sacrements et qu’ils soient dûment disposés ».

Suite à ces deux textes du Magistère, les évêques auront l’occasion de s’exprimer sur ce sujet, lors de la prochaine assemblée ordinaire du Synode des évêques sur le thème, « L’Eucharistie: source et sommet de la vie et de la mission de l’Eglise », qui se déroulera à Rome du 2 au 29 octobre 2005. (apic/imedia/pr)

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