Rome: Les héritiers du trône d’Espagne rendent visite à Jean Paul II
Rome, 28 juin 2004 (Apic) Une semaine après la fin de leur voyage de noces, Felipe de Bourbon et Letizia Ortiz, héritiers du trône d’Espagne, ont été reçus lundi en audience par le pape Jean Paul II. Une visite qui s’inscrit après celles du nouvel ambassadeur d’Espagne auprès du Saint-Siège et du chef du gouvernement espagnol, Luis Rodriguez Zapatero, le 21 juin.
« C’est la naissance d’une nouvelle famille », a souligné le pape devant les deux époux, en leur transmettant ses voeux de bonheur. Il a par ailleurs souhaité que cette nouvelle famille soit une « référence exemplaire » pour tant de familles et pour la société espagnole.
L’audience privée entre le couple princier et le pape a duré six minutes. Selon Joaquin Navarro-Valls, porte-parole du Saint-Siège, le prince a déclaré au pape: « C’est une joie d’être là, de vous voir de nouveau et de pouvoir venir avec ma femme. Nous avons fini notre voyage de noces et nous sommes prêts, désormais, à travailler ».
Enfin, le pape a demandé au jeune couple de transmettre ses salutations au roi Juan-Carlos et à la reine Sophie. L’audience a duré 25 minutes au total. La suite princière était, entre autres, composée du chef de la Maison du roi, Alberto Aza, et du nouvel ambassadeur d’Espagne près le Saint-Siège, Jorge Descallar.
Le prince et la princesse des Asturies ont ensuite été reçus par le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, durant une dizaine de minutes. Puis, ils sont descendus dans la basillique Saint- Pierre, afin de prier dans chapelle du Saint Sacrement et admirer la Pietà de Michel-Ange. Enfin, un repas officiel a été organisé en leur honneur à l’ambassade d’Espagne près le Saint-Siège.
Felipe succédera à son père, le roi Juan-Carlos. Ce sera aussi la première reine d’origine espagnole à monter sur le trône depuis le 19e siècle. L’épouse de l’héritier du trône, ancienne journaliste à la TV, est divorcée d’un premier mariage, uniquement civil.
La troisième visite
Il y a une semaine, recevant le nouveau Premier ministre espagnol Zapatero le pape lui a fait part de son inquiétude et réitéré ses mises en garde contre son programme politique. Quelques jours auparavant, le 18 juin, Jean Paul II s’était entretenu avec le nouvel ambassadeur près le Saint-Siège, Jorge Dezcallar de Mazarredo, venu présenter ses lettres de créances. Il avait ainsi condamné l’ouverture à l’avortement et au mariage homosexuel en Espagne, et exprime son inquiétude face aux réformes du nouveau gouvernement espagnol. Le pape avait enfin rappelé l’importance des valeurs du mariage, de la famille et de la vie dans une Espagne fortement marquée par son héritage catholique. Lors de sa campagne électorale, José Luis Rodriguez Zapatero s’était montré favorable au mariage homosexuel, à la possibilité d’avorter dans les 12 premières semaines, à la suppression de l’étude des religions dans le programme scolaire, et à plus de liberté dans le domaine de la fécondité assistée.
Le Vatican « doit savoir qu’il y a un nouveau gouvernement » en Espagne
Les critiques adressées au nouveau gouvernement espagnol avaient provoqué un certain agacement du ministre des Affaires étrangères. Le Vatican, avait dit, Miguel Angel Moratinos, « doit savoir qu’il y a un nouveau gouvernement » en Espagne. « Nous y allons – red.: à Rome – avec la volonté d’écouter mais le Vatican doit savoir qu’il y a un nouveau gouvernement et que ce nouveau gouvernement a des positions, bien sûr de respect envers l’Eglise catholique, mais aussi très fermes sur des questions que la majorité des citoyens espagnols veulent voir changer ». (apic/imedia/ag/pr)
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