Ils lancent aussi un appel général à la stabilité en Afrique

RDC: Les évêques interdisent l’oecuménisme avec les kimbanguistes

Kinshasa, 6 juillet 2004 (Apic) Les catholiques ne peuvent plus pratiquer l’oecuménisme spirituel (prières oecuméniques) avec les kimbanguistes, ont décidé les évêques de la République Démocratique du Congo (RDC), à l’issue de leur 38ème assemblée plénière. Par ailleurs, les évêques de RDC ont appelé les pays membres de l’Union africaine (UA) à oeuvrer pour la « stabilité régionale et continentale », menacée par des conflits.

Les catholiques ne peuvent plus pratiquer l’oecuménisme spirituel (prières oecuméniques) avec les kimbanguistes, ont déclaré les évêques, dans une Déclaration de la Conférence épiscopale nationale du Congo sur les relations de l’Eglise catholique avec le kimbanguisme, à l’issue de leur 38ème assemblée plénière du 28 juin au 3 juillet.

L’agence catholique DIA (Documentation et informations africaines) rapporte que les prélats catholiques déclarent avoir écrit ce message dans le but d’éclairer les fidèles catholiques sur la nature des relations à entretenir avec les kimbanguistes.

La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a constaté que les kimbanguistes identifient nettement les trois fils du prophète Simon Kimbangu, qui sont Kisolokele, Dialungana et Diangenda, aux trois Personnes de la Sainte Trinité. « Or celle-ci est la vérité sur laquelle repose la foi de tous les chrétiens et qui est l’ enseignement fondamental dans la hiérarchie des vérités de foi », estiment les évêques catholiques. Et de poursuivre : » Ce mystère de foi ne peut en aucune manière être conçu à la mesure humaine ».

« Le Kimbanguisme est une religion non chrétienne »

Pour la Conférence épiscopale congolaise, de telles affirmations, « qui manifestent l’idolâtrie et la divinisation des hommes », prouvent que la communauté kimbanguiste n’est plus une Eglise chrétienne. « Par le fait de diviniser les trois enfants du Prophète Simon Kimbangu, elle nie la Sainte Trinité », affirment les évêques. « Le Kimbanguisme est dès lors une religion non chrétienne, et doit être traité comme telle », concluent-ils, dans la Déclaration de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco).

La communauté kimbanguiste, dont le titre officiel est ’Eglise de Jésus-Christ sur terre par son envoyé spécial, le Prophète Simon Kimbangu’, a été reconnue officiellement par l’arrêté n° 2211/846 du 24 décembre 1959 du gouverneur de la province de Léopoldville. De par sa genèse, cette communauté est reconnue comme une fille dissidente de l’Eglise protestante. A ce titre, elle a été recommandée par l’Eglise du Christ au Congo auprès du Conseil des Eglises de Toute l’Afrique (Ceta) et du Conseil Oecuménique des Eglises (Coe).

L’Union africaine appelée à oeuvrer pour la stabilité de l’Afrique

Par ailleurs, les évêques de la RDC ont appelé les pays membres de l’Union africaine (UA) à oeuvrer pour la « stabilité régionale et continentale », menacée par des conflits, dans une déclaration parvenue mardi à l’Agence France Presse. « Nous recommandons aux membres de l’Union africaine de donner une chance à la démocratie, écrivent les évêques congolais, en référence aux conflits persistants dans certains pays du continent.

Signé par une quarantaine d’évêques, le texte, intitulé « L’heure des responsabilités a sonné », demande aux chefs d’Etat de l’UA de « privilégier la sécurité et l’amitié » entre les pays, insistant notamment sur « les rapports de bon voisinage » qu’ils considèrent comme une « voie privilégiée » pour la stabilité et le développement intégral de l’Afrique. Ils invitent les dirigeants africains – réunis du 6 au 8 juillet à Addis Abeba – à « se préoccuper de la dignité du peuple africain, ternie par la guerre et la misère ».

Les évêques ont également demandé à la communauté internationale d’ »aider le Congo à réussir sa transition » – en cours depuis le 30 juin 2003 – qui conduira le pays à l’organisation, en juin 2005, de ses premières élections démocratiques depuis 40 ans.

« Nous recommandons à la communauté internationale d’accompagner le peuple congolais dans sa quête de démocratie, (…) dans le plein respect de ses valeurs culturelles propres », soulignent les évêques membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo dans ce document de cinq pages.

Appel aux autorités politiques du Congo

Quant aux dirigeants congolais, les évêques de l’Eglise catholique romaine les exhortent à une « gestion cohérente » du processus de transition » et les invitent à sécuriser les populations, appelant à la formation d’ »une vraie armée républicaine ». Pour eux, la lutte contre la corruption et l’impunité doit être l’une des priorités de l’action du gouvernement de transition.

Ils ont invité le gouvernement à mettre en place « un programme minimum » visant à répondre aux besoins primaires des fonctionnaires et agents de l’Etat dont les conditions sociales restent misérables depuis plusieurs dizaines d’années. Les évêques congolais ont promis de « s’opposer vigoureusement » à toute tentative visant à compromettre le processus de démocratisation dans lequel s’est engagée la RDC. (apic/dia/afp/vb)

webmaster@kath.ch

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/newsf/rdc-les-eveques-interdisent-l-oecumenisme-avec-les-kimbanguistes/