Rome: Prochaine publication du Conseil pontifical pour les laïcs
Rome, 16 septembre 2004 (Apic) Le Conseil pontifical pour les laïcs publiera en italien d’ici un mois un Répertoire des associations internationales de fidèles laïcs, en préparation depuis trois ans. L’Apic s’est penchée sur le processus nécessaire à la reconnaissance officielle de ces nouveaux mouvements et communautés.
« Le répertoire est en cours d’impression. Il devrait être publié dans une vingtaine de jours pour sa version italienne », a confirmé à l’Apic le professeur Guzman Carriquiry, sous-secrétaire du Conseil pontifical pour les laïcs. Le nouveau document, instrument de travail devant faciliter l’activité pastorale des laïcs, est un répertoire de toutes les associations internationales de laïcs catholiques reconnues par le Saint- Siège. Pour chacune d’elles, y seront détaillés son histoire, son charisme, son activité et sa structure.
« Dans le cadre de sa compétence propre, le Conseil pontifical pour les laïcs traite de tout ce qui concerne les associations laïques de fidèles », peut-on lire dans l’article 134 de la Constitution apostolique Pastor Bonus, publiée le 28 juin 1988 par Jean Paul II. « Il érige celles qui ont un caractère international et en approuve ou reconnaît les statuts, restant sous la compétence de la Secrétairerie d’Etat ».
Pour les laïcs, demander la reconnaissance de leur association n’est pas obligatoire, puisque selon le code de droit canon à la suite du Concile Vatican II, tous les fidèles peuvent s’associer pour former une association ayant des fins ecclésiales. « Il faut avant tout reconnaître la liberté d’association des fidèles laïcs dans l’Eglise », stipule aussi l’exhortation apostolique Christifideles laici.
Cependant, cette pratique de reconnaissance de la part du dicastère, stimulée par l’exhortation publiée en décembre 1988, qui précise: « Il est extrêmement opportun que certaines associations nouvelles et certains mouvements nouveaux, vu leur diffusion souvent nationale et même internationale, reçoivent une reconnaissance officielle, une approbation explicite de l’autorité ecclésiastique compétente ». Cette pratique est en outre favorisée par la réforme du code de droit canonique de 1983, qui encourage beaucoup d’associations déjà existantes – associations dites « de fait » – à demander leur reconnaissance officielle.
70 nouvelles associations sous Jean Paul II
En effet, sous le pontificat de Jean Paul II, environ 70 associations de type public ou privé ont été reconnues sur un total de 120 associations officielles. Les organisations internationales catholiques (OIC) existaient déjà auparavant. Le Conseil approuve des associations de type public, dépendant fortement de l’autorité parce qu’agissant au nom de l’Eglise ; et de type privé, ayant une plus grande autonomie. La majorité des associations sont du second type.
La remise du décret de reconnaissance et d’approbation du statut signé par le président et le secrétaire du Conseil pontifical pour les laïcs, aux responsables d’une association, confirme sa reconnaissance ecclésiastique à tous les niveaux: le premier, celui d’association privée de fidèles de droit diocésain avec la reconnaissance de l’évêque, le second, celui national avec la reconnaissance de la Conférence épiscopale du pays, et le dernier niveau, international, avec la validation du Saint- Siège.
« C’est une preuve d’authenticité » pour les associations, explique le Père Miguel Delgado, canoniste et membre du Conseil pontifical pour les laïcs; « c’est une preuve qu’elles vivent les critères d’ecclésialité ».
De plus, la reconnaissance par l’autorité ecclésiastique « tenant compte des réalités associatives dans les différents pays du monde », donne de la crédibilité aux mouvements ecclésiastiques qui doivent se présenter auprès des évêques de différents diocèses dans d’autres pays. C’est en effet l’évêque diocésain qui décide, au niveau local, de l’implantation d’un mouvement.
Les critères
Les pré requis pour la reconnaissance d’une association internationale de fidèles sont la reconnaissance officielle dans au moins un diocèse ainsi que le caractère international de l’association. Le premier suppose un décret de l’évêque diocésain, confirmant le respect des critères d’ecclésialité. Ceux-ci, au nombre de cinq, sont le primat donné à la vocation de tout chrétien à la sainteté, l’engagement à professer la foi catholique, le témoignage d’une communion solide et forte dans sa conviction, l’accord et la coopération avec le but apostolique de l’Eglise ainsi que l’engagement à être présents dans la société humaine. Le second implique l’existence d’un conseil international de l’association ou la présence de membres dans différents pays du monde.
Le processus
Le président de l’association envoie un dossier au président du Conseil pontifical pour les laïcs, dans lequel se trouvent notamment la liste des membres et présences de l’association dans les différents pays, des lettres de recommandation, la lettre de reconnaissance de l’évêque diocésain, ainsi qu’une lettre de requête, récapitulatif précisant l’histoire, la finalité, le charisme et la spiritualité du mouvement ecclésial. Il y fait aussi une proposition de statut.
L’ébauche de statut présentée est alors étudiée par le Conseil pour les laïcs, avec la collaboration des consulteurs canonistes du dicastère. C’est un travail d’étude technique.
Le dicastère, fort de son expérience et de son recul, envoie ensuite par écrit ses observations, afin d’améliorer et de clarifier le statut, si nécessaire. C’est aussi une phase de discussion, pour mieux connaître « la réalité associative », pour respecter au mieux dans le statut final l’identité et la finalité de l’association. « Toutes les associations sont différentes » et c’est pourquoi « chaque demande est examinée cas par cas », explique aussi le canoniste espagnol. Des échanges auront lieu tout au long du processus.
Une fois un consensus trouvé, le président du Conseil et son secrétaire signent le décret d’approbation du statut de l’association, qui suppose sa reconnaissance et la rend officielle.
La reconnaissance d’une association peut se faire en quatre ou cinq mois si l’ébauche de statut est bien faite. A l’inverse, le processus est long si les documents souhaités ne sont pas fournis rapidement. « La reconnaissance est comme un fruit mûr. Il faut attendre le moment juste », souligne don Delgado.
« Parfois, le Conseil propose une reconnaissance officielle aux associations de trente, voire quarante ans. L’Eglise prend en effet acte en constatant une réalité qui existe déjà. Mais il peut aussi y avoir des associations internationales de fidèles qui, pour le moment, ne sont pas intéressées par cette reconnaissance officielle », illustre-t-il aussi.
Le suivi
Une fois l’association devenue officielle par le biais du Conseil pour les laïcs, ses responsables gardent contact avec les supérieurs du dicastère. Son président les reçoit une ou deux fois par an, tandis que des rencontres avec les mouvements ecclésiaux sont périodiquement organisées. Tous les deux mois, ils se rencontrent pour échanger sur une thématique particulière. Le contact est permanent. (apic/imedia/ariane rollier/pr)
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