Lausanne : Evénement historique : la cathédrale de Lausanne accueille une messe
Lausanne, 12 novembre 2004 (Apic) Evénement historique à Lausanne, samedi 13 novembre en fin d’après-midi : la cathédrale du lieu accueillera une messe catholique, à 18 heures, à l’occasion du dimanche des peuples et des migrants. Un oecuménique appliqué. Pour la seconde fois depuis deux siècles, l’eucharistie sera célébrée dans ce haut lieu symbolique du protestantisme du canton de Vaud depuis le passage à la Réforme en 1536.
Suisses et étrangers des communautés linguistiques de la ville se retrouveront donc pour cette journée des peuples et des migrants, traditionnellement programmée à la mi-novembre. La messe sera célébrée par l’abbé André Kolly, curé de la paroisse du Sacré-Coeur à Lausanne. Ni l’évêque du diocèse, Mgr Bernard Genoud, ni Rémy Berchier, vicaire général délégué en Pays de Vaud, assisteront à l’événement. Détail : l’encens ne sera pas utilisé, afin de ne pas déranger les protestants, alors qu’ils célèbreront leur culte dominical le lendemain, commente l’abbé Kolly.
Depuis le passage à la Réforme, c’est la seconde fois que l’édifice accueillera une telle célébration. En 1802, lors des guerres napoléoniennes, le gouvernement suisse exilé à Lausanne fit célébrer une messe catholique pour ses magistrats.
Les catholiques vaudois auraient-ils imaginé il y a seulement une trentaine d’années que leurs frères protestants les inviteraient à célébrer la messe à la Cathédrale de Lausanne? Sûrement pas. Et voilà qu’il y a deux ans, à la veille de Noël, le député libéral Jacques-André Haury, de confession réformée, proposait publiquement dans la presse d’ouvrir l’édifice aux diverses Eglises chrétiennes du canton. Pourquoi donc une telle proposition?
Le député vaudois craignant que la Cathédrale ne se transforme en un lieu culturel, surtout depuis l’installation de nouvelles orgues, a proposé de faire de cet édifice le haut lieu des célébrations chrétiennes des Vaudois.
Pas de triomphalisme
» Nous vivrons ce moment dans la simplicité « , a expliqué l’abbé André Kolly, chargé de présider cette Eucharistie concélébrée.
Quelques mécontents n’approuvent cependant pas cette initiative. Ils regrettent que l’Eglise catholique n’ait pas invité ses frères protestants à la table de la communion. Pierre Genton, pasteur de la paroisse de Chailly-Cathédrale, parlera d’ailleurs de cette absence d’hospitalité eucharistique lors de son mot de bienvenue. Cela alors que la FEPS, la Fédération des Eglises protestantes de Suisse, vient d’émettre une note déconseillant à ses communautés de pratiquer l’intercélébration. Il y a quelques mois, le Vatican avait publié un document sur la question des célébrations communes et du partage de l’Eucharistie. Document qui avait fait plus d’un mécontent, chez les catholiques comme auprès des protestants, vu son caractère particulièrement restrictif.
Il n’en demeure pas moins que samedi, à la cathédrale de Lausanne, toutes les communautés linguistiques – italienne, espagnole, portugaise, vietnamienne, croate, africaine – sont invitées à l’événement et interviendront dans leur propre langue pendant la cérémonie.
L’événement sera du reste appelé à être renouvelé : le samedi 21 mai, à l’occasion de la Confirmation, plusieurs paroisses catholiques s’associeront pour une messe à la Cathédrale. Et en 2006, une Veillée pascale y est d’ores et déjà prévue. (apic/lib/com/pr)
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