Chili: La soeur d’un prêtre britannique disparu sous la dictature veut retrouver son corps
Santiago, 14 décembre 2004 (Apic) Alors que le vieux dictateur chilien Augusto Pinochet tente encore d’échapper à la justice de son pays, la soeur du Père Michael Woodward veut retrouver le corps de ce prêtre britannico- chilien torturé et assassiné par le régime militaire en 1973. Patricia Woodward Bennetts a interpellé le gouvernement britannique et les évêques catholiques d’Angleterre et du Pays de Galles pour qu’ils l’aident dans sa démarche.
Le Père Michael Woodward, après avoir été sauvagement torturé par des agents de la Marine chilienne, a été tué et enterré dans un endroit inconnu après le coup d’Etat du général Pinochet. La soeur du Père Woodward a demandé au gouvernement britannique de renouveler une requête faite précédemment aux autorités chiliennes pour retrouver les restes du prêtre assassiné.
« Indépendamment de quelque raison légale ou d’enquête que ce soit, je veux trouver le corps de mon frère; je veux qu’il soit enterré d’une manière digne », a-t-elle déclaré à la veille d’une conférence de presse prévue mardi 14 décembre dans la capitale chilienne.
Un prêtre ouvrier engagé avec les pauvres de Valparaiso
De nationalité chilienne et britannique, le Père Michael Woodward Iribarri, prêtre diocésain, est né à Valparaiso en 1932, de père anglais et de mère chilienne. Après avoir étudié à l’Université de Londres où il devint ingénieur civil, il entra au séminaire de Santiago. Après son ordination sacerdotale, il exerça son ministère auprès des pauvres du Chili, en travaillant notamment en tant que prêtre ouvrier aux chantiers navals Las Habas, dans le diocèse de Valparaiso.
Au moment du coup d’Etat militaire contre le gouvernement démocratiquement élu du président Allende, en septembre 1973, le Père Michael (Miguel, au Chili) était membre de l’équipe de l’Université catholique de Valparaiso et travaillait au sein du « Centro de Estudios y Capacitación Laboral » (CESCLA).
Il vivait dans un quartier pauvre, dans les collines surplombant Valparaiso, lorsqu’il est tombé au matin du 22 septembre entre les mains d’une patrouille navale. Il a été torturé par les carabiniers puis sur deux navires, le « Lebu », un vaisseau marchand, et « l’Esmeralda », un navire d’entraînement de la marine transformé en centre de détention et de torture.
Le Père Michael succomba aux mauvais traitements, mais un certificat de décès de l’Hôpital de la Marine – falsifié! – fait état d’un malaise cardiaque sur la voie publique. La Marine chilienne refusa la demande des autorités diocésaines d’organiser l’enterrement du Père Michael, dont le corps fut jeté dans une fosse commune. Depuis plusieurs années, l’une des soeurs du prêtre britannico-chilien tente de retrouver son corps. (apic/cns/be)
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