Rites orientaux et messages chrétiens

Berne: Célébration interreligieuse en mémoire des victimes du raz-de-marée

Berne, 5 janvier 2005 (Apic) La célébration nationale en mémoire des victimes du raz-de-marée qui a dévasté l’Asie du Sud-est a rassemblé quelque 1’200 participants le 5 janvier au Münster à Berne. Des rites orientaux se sont mêlés aux prières et messages de tradition chrétienne, musulmane et juive.

Une église du Münster pleine, avec des visages et des habillements exprimant une multitude de nationalité et de religions, a été le théâtre, mercredi soir, d’une célébration interreligieuse où se sont exprimés messages de tristesse et d’espérance, entremêlés des rites chrétiens, orientaux, musulmans et juifs. Les vêtements orientaux, oranges et jaunes, ont côtoyé les tonalités grises et noires caractéristiques du deuil dans la tradition occidentale.

En signe de proximité avec toutes les régions touchées par la catastrophe, qui a fait plus de 150’000 morts, l’évêque catholique-chrétien Fritz-René Müller et Mgr Amédée Grab, président de la Conférence des évêques catholique suisses, ont cité un à un les 12 pays qui ont compté des victimes sur leurs plages le 26 décembre dernier. Une bougie a été allumée, pour chacun d’eux, puis pour les 5 continents, également touchés par la tragédie. « Pourquoi, Seigneur? Pourquoi les flots se sont-ils déclanchés? Pourquoi certains meurent et d’autres restent en vie? », s’est demandé l’évêque Fritz-René Müller en début de célébration, exprimant le désarroi de nombreuses personnes qui ont perdu un proche dans cette catastrophe, avant de souligner que des êtres humains se sont rassemblées « au-delà des conflits et des appartenances religieuses ».

L’amour, pont jeté ente les vivants et les morts

Désarroi et espérance ont marqué chaque intervention, récitée ou chantée, de cette célébration. Ainsi, c’est un Samuel Schmid visiblement ému qui a exprimé un message de condoléances au nom du Conseil fédéral. Citant le personnage biblique de Job, qui a tout perdu ce qui lui était cher, il a invité les personnes touchées par la mort d’un proche à « ne pas des laisser accabler par le deuil ». « L’amour est le pont projeté entre le monde des vivants et celui des morts », a lancé le président de la Confédération.

De son côté, le président du Conseil de la Fédération des Eglises protestante de Suisse, le pasteur Thomas Wipf, a cité trois signes d’espérance qu’il a perçus dans ces moments tragiques. D’abord, certains rescapés de cette catastrophe sont venus en aide aux victimes, sans distinction de race ou de religion. Ensuite, « les flots ont soulevé une vague de solidarité à l’échelle mondiale ». Des groupes rivaux ont même déposé les armes pour s’entraider. Enfin, le dernier signe d’espérance perçu par le pasteur Wipf touche la foi chrétienne, ainsi que « celle de tous les croyants », qui l’ont exprimé selon leurs convictions.

Aux discours et prières chrétiennes ont succédé dans l’église de Berne des rites issus de diverses traditions religieuses présentes en Asie du Sud-est. Des percussions bouddhistes ont entrecoupé plusieurs discours, puis des représentants de la communauté tamoule de Suisse ont utilisé le rite du feu, présenté des offrandes et plasmodié une prière hindouiste en sanscrit afin de « demander aux dieux et aux déesses de leur accorder le réconfort ».

Puis trois passages du Coran en relation avec les événements catastrophiques ont été récités en arabe par l’umma islamique de Berne, et une délégation de quatre bouddhistes issue du monastère de Grezenbach, dans le canton de Soleure, a chanté plusieurs cantiques de leur tradition. Un passage biblique et une prière, récités par le rabbin de Berne ont conclu ce tour du monde des religions.

Les photos de cette cérémonie peuvent être commandées à l’agence CIRIC, Bd de Pérolles 36 – 1705 Fribourg. Tél. 026 426 48 38 Fax. 026 426 48 36 Courriel: ciric@cath.ch

(apic/bb)

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