Genève: Un millier de jeunes chrétiens au 8ème Forum Amour et Vie
Michel Bavarel, agence Apic
Genève, 6 février 2005 (Apic) « Je ne viens pas raconter des horreurs, vous en voyez assez à la télévision, je viens raconter l’amour de Dieu au milieu des horreurs ». C’est ainsi que la Burundaise Maggy Barankitse a débuté son intervention devant un millier de jeunes rassemblés à Genève pour le 8ème Forum Amour et Vie.
Depuis 1991, les Frères de Saint-Jean organisent tous les deux ans, dans la ville du bout du lac, un « forum » destiné aux jeunes. Ceux-ci viennent essentiellement de France et de Suisse. Ils ont entendu, en cette fin de semaine, une douzaine de « grands témoins » sur ce thème: « Genève: Un millier de jeunes chrétiens au 8ème Forum Amour et Vie ».
Parmi ces témoins, un procureur, un avocat, un juge, un éducateur, une Lituanienne survivante du goulag ou une infirmière en soins palliatifs. Maggy Barankitse fait partie de ces « grands témoins ». Elle qui a recueilli, en 1993, vingt-cinq enfants orphelins à la suite d’un massacre interethnique auquel elle avait tenté, en vain, de s’opposer.
« Une seule ethnie, celle des enfants de Dieu »
« Ma maman m’a appris qu’il n’existe qu’une seule ethnie, celle des enfants de Dieu », dit Maggy. Elle a réussi à mettre ces enfants à l’abri dans un centre de la Coopération allemande déserté par ses occupants. Quand l’UNICEF lui a demandé quel était son plan d’action, elle a répondu: « Aimer ». Plus tard, lors de la création de l’association « Maison Shalom », elle voulait nommer cinq enfants au Comité exécutif car, disait-elle, » il n’y a qu’eux qui soient raisonnables « .
Son oeuvre s’est développée et a déjà pris en charge plus de dix mille orphelins de la région des Grands Lacs. Ce qui a valu a Maggy de recevoir, en avril dernier, le Prix des Enfants du Monde. Son objectif: « Elever une nouvelle génération qui dise non à la haine fratricide et oui à l’amour. » Elle s’est efforcée d’éduquer les criminels à la paix en les mettrant progressivement en contact avec des enfants dont ils avaient assassinés les parents.
Une telle attitude n’était pas sans danger. « On m’a envoyé des gens pour m’assassiner. L’un d’eux travaille maintenant avec moi auprès des enfants soldats ». Celle que des journaux ont appelée « la folle du Burundi » affirme: « Même au milieu des horreurs, on peut allumer une bougie d’espoir ».
La justice et la miséricorde
Voilà un bel exemple de miséricorde, pour reprendre le vocabulaire du Père dominicain Marie-Dominique Philippe, 92 ans, fondateur de la Communauté de Saint-Jean, chargé d’un enseignement philosophique et théologique en conclusion de chaque Forum Amour et Vie. Jésus n’est pas venu détruire la justice, indispensable à la vie en société, mais, la dépasser par la miséricorde, qui est amour divin, a-t-il souligné.
La justice doit sauvegarder ce qui appartient à la nature humaine, avec ses tendances à l’égoïsme, mais la personne est appelée à aller au- delà de la nature, pour rejoindre Dieu. « Un Dieu qui nous montre le primat de la miséricorde et du pardon ».
Frappé par l’accélération de l’histoire, dans laquelle il voit – peut- être – un signe de la fin des temps, le Père Marie-Dominique Philippe demande aux chrétiens une miséricorde encore plus grande envers leurs frères. « Nous ne serons vraiment justes à leur égard, conclut-il, que si nous les aimons comme Jésus ». (apic/mba/be)
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