Un sarcophage pouvant contenir les reliques de l’apôtre identifié

Rome: Des archéologues du Vatican ont identifié le tombeau de saint Paul sous la basilique

Rome, 17 février 2005 (Apic) Un sarcophage pouvant contenir les reliques de l’apôtre Paul a été identifié dans la basilique romaine de Saint-Paul-hors- les-murs, selon Giorgio Filippi, responsable du département épigraphique des Musées du Vatican. L’archéologue, interrogé par I’Apic, a précisé que la découverte remonte à 2002-2003, lors de fouilles réalisées dans la basilique située au sud de Rome. Cette découverte inédite sera prochainement rendue publique par le Saint-Siège.

« La tombe que nous avons découverte est celle que les papes et l’empereur Théodose (379-395) ont retenue et présentée au monde entier comme étant celle de l’apôtre », assure l’archéologue Giorgio Filippi. « Sur la partie que nous avons pu apercevoir, précise-t-il, il n’y a rien d’écrit; nous avons seulement découvert un côté du sarcophage sur cinquante centimètres de long, alors qu’il doit mesurer deux mètres ».

La découverte, réalisée par une équipe restreinte d’experts des Musées du Vatican, a été faite lors de deux sondages à la demande de l’administrateur pontifical de la basilique, Mgr Francesco Gioia, après le Jubilé de l’an 2000. Il s’agissait, devant la demande croissante des pèlerins et des visiteurs, de vérifier la présence du tombeau de l’apôtre. Ces recherches très ciblées ont été entreprises sur la base de relevés topographiques du milieu du XIXe siècle. Des croquis réalisés lors des travaux de reconstruction de la basilique après le terrible incendie qui la ravagea en 1823.

Le premier sondage a permis de découvrir des traces de l’abside de l’ancienne basilique constantinienne (première moitié du IV° siècle) sous les marches de l’autel dédié à saint Timothée, collé au maître-autel. Le second, effectué sous l’autel majeur de la basilique, à l’intérieur de la Confession, a permis d’accéder au sarcophage, au niveau du sol de la basilique construite par l’empereur Théodose à la fin du IV° siècle.

« Paulo apostolo mart »

Sous le maître-autel actuel, une plaque de marbre du IV° siècle, visible depuis toujours, porte l’inscription « Paulo apostolo mart » (Paul apôtre mart, ndlr). La plaque est munie de trois orifices probablement liés au culte funéraire de saint Paul. D’après Giorgio Filippi, ces trous étaient utilisés « pour la « création » de reliques par simple contact » avec le tombeau de l’apôtre. « Personne n’a jamais cherché à savoir ce qu’il y avait derrière cette plaque », reconnaît-il avec étonnement.

En tant qu’archéologue chrétien, Giogio Filippi affirme ne pas avoir « la curiosité de savoir si saint Paul se trouve bien dans le sarcophage ou non, si ce tombeau est vide ou plein ». « Il n’y a pas de doute sur l’historicité de saint Paul, ajoute-t-il, car cette basilique fut objet de pèlerinages d’empereurs, de personnes du monde entier, venues pour le vénérer, ayant foi en sa présence dans la basilique ».

C’est à l’administration de la basilique de décider, désormais, si les recherches doivent se poursuivre. L’existence d’un trou de dix centimètres de diamètre dans le sarcophage pourrait permettre d’aller plus loin. Mais, selon Giorgio Filippi, « la tombe ne doit pas être ouverte », car il ne faut pas « se faire prendre par la curiosité ». L’équipe des Musées du Vatican va tenter de rendre plus accessibles les parties déjà inspectées, en vue d’éventuelles recherches ultérieures.

Tombeau visible au public?

A la question de savoir si Jean Paul II a été avisé de la découverte du sarcophage, le responsable du département épigraphique des Musées du Vatican, a déclaré qu’un procès verbal officiel a été transmis « aux autorités supérieures » dès la fin des investigations, courant 2003.

Interrogé par l’Apic, l’administrateur pontifical de la basilique, Mgr Francesco Gioia, s’est quant à lui déclaré « ouvert à la science » et a seulement affirmé que l’Eglise « a le devoir de faire connaître la figure de saint Paul et la vérité historique ». Il n’a pas tenu à préciser si le tombeau, dans le futur, sera visible.

Le long de la voie Ostiense, un édicule aurait été élevé sur la tombe de l’apôtre Paul, après sa mort dans le cours du Ier siècle. Comme pour saint Pierre, l’empereur Constantin entreprit ensuite au début du IV° siècle de faire construire une basilique pour abriter la tombe. Puis, en 386, un demi-siècle après la mort de Constantin, devant l’afflux des pèlerins, une basilique plus grande fut construite à la demande des empereurs Valentinien II, Théodose et Arcadius.

Paul, ou Saül de Tarse, était un citoyen romain de religion juive. Il fut d’abord un persécuteur de la toute jeune communauté chrétienne. Mais, en route vers les synagogues de Damas où il espérait mettre fin à l’expansionnisme des disciples de Jésus, il se convertit au christianisme.

De longues fouilles

Il parcourut l’Asie Mineure et la Grèce pour annoncer l’Evangile aux juifs et aux païens. Arrêté à Jérusalem, il fut transféré à Césarée puis à Rome. Selon la tradition, il aurait été martyrisé sous Néron entre 64 (date du martyre de Pierre) ou 67. Sur le lieu présumé de sa mort, le long de la Voie Ostiense, se dresse aujourd’hui la basilique Saint-Paul hors-les-Murs.

A Saint-Pierre de Rome, c’est en juin 1939 que commencèrent des fouilles sous l’autel de la Confession pour situer la tombe de l’apôtre Pierre. Ordonnées par le pape Pie XII, elles durèrent dix ans et firent apparaître, en 1941, des ossements attribués au saint, à l’intérieur d’un mur rouge recouvert de marbre à l’époque de Constantin. Il fallut attendre 35 ans avant que l’Eglise ne confirme officiellement la présence des reliques. « Nous avons la chance d’être parvenus à cette certitude (.) que la tombe de saint Pierre est ici, en ce vénérable lieu où a été construite cette solennelle basilique », déclara ainsi Paul VI, le 29 juin 1976. (apic/imedia/ami/pr)

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