Stupeur et tristesse dans la rédaction
Paris, 16 mars 2005 (Apic) L’hebdomadaire « Témoignage chrétien » (TC) doit diminuer ses charges. Première mesure: son directeur Michel Cool a été licencié. Il signera son dernier éditorial le 17 mars. Une nouvelle qui provoque stupeur et tristesse dans la rédaction.
Si ’Témoignage Chrétien’ veut conserver son indépendance éditoriale, il lui faut absolument procéder à des économies de charges. Voilà, dans les grandes lignes, comment est justifiée la suppression du poste de directeur de la rédaction par Jacques Maillot, Président-directeur général et directeur de la publication depuis janvier 2005, relève le 16 mars site internet CathoBel à Bruxelles.
La nouvelle a provoqué la crainte des autres membres de la rédaction pour l’avenir de l’hebdomadaire. Une lettre de soutien a été signée par quarante personnalités issues de divers horizons religieux, parmi lesquelles René Rémond, Mgr Gérard Defois, Mgr Jacques Noyer, Mgr Gilson, les Pères Christian Delorme, Jacques Purpan et Paul Valadier, le rabbin Philippe Haddad, Ghaleb Bencheikh, Leïla Babès et Monique Hébrard.
Forte augmentation des abonnés
Jacques Maillot, président-directeur général de ’Témoignage Chrétien’, l’avait déjà annoncé dans le numéro du 20 janvier 2005: il est urgent pour l’hebdomadaire chrétien de procéder à des économies de charges s’il veut assurer son indépendance financière et, au-delà, son existence. Nul n’imaginait cependant à l’époque que le plan social concocté par le conseil d’administration comprendrait notamment la suppression du poste de directeur de la rédaction, en l’occurrence celui occupé par Michel Cool. Pourtant, sous sa direction, le nombre d’abonnés de ce magazine né dans les rangs de la résistance est passé de 8’200 en 2001 à 11’200 en 2004.
Malheureusement, « cela n’a pas suffi », constate le PDG de ’Témoignage Chrétien’, pas plus d’ailleurs que les ventes d’actifs et les recapitalisations entreprises par le Conseil d’Administration. C’est donc la mort dans l’âme que celui-ci a pris la décision de limoger Michel Cool. « Il fallait permettre au journal de continuer à paraître », explique Jacques Maillot dans le texte qui sera publié dans le numéro du 17 mars.
Lancé dans la clandestinité en octobre 1941, à Lyon, sous le titre ’Cahiers de Témoignage Chrétien’, ce magazine surnommé « l’hebdo des chrétiens de gauche » occupe une place tout à fait particulière dans le paysage médiatique français. Luttant sans merci contre le nazisme, l’antisémitisme et la collaboration durant la période d’Occupation, il a toujours été aux côtés des associations, des mouvements et des militants qui cherchent à humaniser la société et la planète, sans inféodation à qui que ce soit, sans automatisme non plus, mais en étant libre de penser et d’agir, en conscience et par fidélité.
Si les Guerres d’Indochine et d’Algérie, la décolonisation, les prêtres ouvriers, le Concile Vatican II, les mouvements de libération en Amérique Latine et Mai 68 ont longtemps mobilisé l’équipe de rédaction, d’autres combats tout aussi importants se présentent à elle en ce début de troisième millénaire, tels que la mondialisation, l’exclusion, l’écologie, le dialogue des cultures et la démocratie. (apic/cathobel/bb)
webmaster@kath.ch
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/france-temoignage-chretien-licencie-son-directeur-michel-cool/