Augsbourg: Le cardinal Lustiger docteur honoris causa (271189)
Augsbourg, 27novembre(APIC) La Faculté de Théologie de l’Université
d’Augsbourg (RFA) décidait d’accorder en décembre dernier au cardinal français Jean-Marie Lustiger le titre de docteur honoris causa pour « services
rendus à la science théologique » et pour donner un signe particulier de
l’édification de l’Europe chrétienne du futur. Ce titre vient de lui être
remis à Augsbourg, en Bavière.
Augsbourg est un lieu chargé d’histoire religieuse. Siège de la diète de
l’Empire pendant des siècles, c’est là que se déroulèrent les plus dramatiques affrontements avec Luther. C’est le lieu, en 1530, de la Confession
d’Augsbourg, profession de foi des luthériens. Vendredi 17 et samedi 18 novembre, l’archevêque de Paris a donné dans le cadre de la Faculté catholique de Théologie une conférence, une « leçon », comme on dit dans ce cas.
Thème retenu: « La nouveauté du Christ et la post-modernité ». Idée centrale développée dans cet exposé: « Nous sommes dans les commencements de
l’ère chrétienne. Le rappel de notre commune origine en Adam n’a jamais été
aussi précieux à une humanité divisée par les tentations du racisme, de
toutes les exclusions et de tous les refus… Quelle humanité fut jamais en
mesure, comme la nôtre, de reconnaître l’urgence de la charité évangélique?
L’amour des ennemis, pour la première fois dans l’histoire, décide de la
vie de l’humanité ou de sa mort. La charité est juge de notre destinée ».
La fin de cette « leçon » s’en prend à l’image, aux images, dont notre
temps est friand. « Comment ne pas reconnaître aujourd’hui l’actualité vive
de la condamnation biblique des idoles? Ce n’est pas un archaïsme tribal du
peuple juif. La lutte contre les idoles ne concerne pas d’anciennes représentations du religieux, mais nos expériences les plus contemporaines, violentes, dangereuses, du sacré. L’image est nécessaire pour permettre de
diffuser et de traiter l’information; mais elle ne demeure digne d’un homme
libre que sous le contrôle de la critique et de la dénonciation de toutes
les idoles » (…)
« Les temps modernes ont souvent éprouvé le sentiment d’une relation conflictuelle entre Dieu et l’homme. Oublieux de l’’admirable échange’ de
l’Alliance, l’homme s’est imaginé ne gagner que ce qu’il refusait à Dieu,
comme si Dieu lui prenait ce qu’il lui demandait. Dans la post-modernité,
il pourrait en aller tout autrement. Quand l’homme d’aujourd’hui se refuse
à Dieu, il en refuse aussi le secours et se perd lui-même. Les conditions
de survie de l’humanité contemporaine pourraient coïncider avec les exigences de la reconnaissance de Dieu et de sa foi de charité ». (apic/pnd/bn/pr)
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