Rome: Comment se dérouleront les funérailles de Jean Paul II?
Rome, 6 avril 2005 (Apic) Dernière étape de la 2e station du rite des obsèques du souverain pontife, la messe d’enterrement sera célébrée le 8 avril 2005 à 10h, Place Saint-Pierre. C’est à dire 6 jours après le décès de Jean Paul II, conformément à la constitution apostolique « Universi Dominici gregris » selon laquelle les funérailles doivent avoir lieu entre le 4e et le 6e jour après la mort du pape.
Selon le rite des obsèques du pape, la célébration sera présidée par le doyen du collège cardinalice, le cardinal Joseph Ratzinger et devrait durer 3 heures. Ce sont quelque cinq millions de pèlerins qui sont attendus, et 200 personnalités politiques du monde entier.
La messe est précédée de la mise en bière. Au cours de cette cérémonie, le corps du pape défunt est déposé dans un cercueil de cyprès. Après un temps de prière, le maître des célébrations liturgiques, Piero Marini et le secrétaire du souverain pontife, Stanislaw Dziwisz, sont chargés d’étendre un voile de soie blanche sur le visage de Jean Paul II. Puis le cardinal camerlingue, Eduardo Martinez Somalo, asperge le corps avec de l’eau bénite.
Avant la fermeture du cercueil, le maître des cérémonies y dépose une bourse contenant les monnaies frappées durant le pontificat et un tube scellé du sceau du bureau des célébrations liturgiques contenant l’éloge funèbre. Cet acte notarié est rédigé par le cardinal Marini en deux exemplaires, l’autre étant conservé dans les archives.
Le cercueil est ensuite fermé en présence du cardinal camerlingue, Eduardo Martinez Somalo, des cardinaux chefs d’ordre, du cardinal archiprêtre de la basilique vaticane, Francesco Marchisano, de l’ancien cardinal secrétaire d’Etat, Angelo Sodano, du cardinal vicaire pour le diocèse de Rome, Camillo Ruini, du substitut de la secrétairerie d’Etat, Leonardo Sandri, du préfet de la maison pontificale, James Michael Harvey, de l’aumônier du souverain pontife, Rizzato Oscar, du vice-camerlingue, Paolo Sardi, d’une représentation des chanoines de la basilique Saint- Pierre et du secrétaire de Jean Paul II, Stanislaw Dziwisz, tous en soutane avec surplis.
L’heure du dernier salut
La messe des obsèques, quant à elle, sera célébré par les cardinaux et les patriarches des Eglises orientales vêtus de rouge, et présidée par le cardinal Ratzinger, doyen du collège cardinalice, qui devrait aussi prononcer l’homélie.
Une procession précède le cortège funèbre, comprenant les lecteurs, les psalmistes, les clercs, les diacres, alors que suivent les cardinaux concélébrants, représentant la quasi totalité des cardinaux présents à Rome.
La procession avance lentement, accompagnant les porteurs pontificaux qui transportent le cercueil sur la place Saint-Pierre, alors que la chapelle pontificale entonne en grégorien le chant d’entrée.
Le cercueil est placé à terre, devant l’autel érigé sur le parvis, en présence de la foule. Il est de bois clair, surmonté d’une croix et de l’Evangile ouvert, alors que le cierge pascal, symbole de résurrection, brûle à côté.
Derrière l’autel, devant la façade de la basilique, se tiennent les concélébrants en chasuble rouge; au centre, l’autel et le cercueil; d’un côté, les chefs d’Etat et de gouvernement ou leurs représentants, le corps diplomatique, les organisations et entités internationales; de l’autre côté, les représentations religieuses non-catholiques, le chapitre de Saint- Pierre, prélats, prêtres et religieux en prière.
Puis après les dernières prières, c’est l’heure du dernier salut et de l’envoi. Le doyen des cardinaux invite à prier pour le défunt, asperge et purifie le cercueil. Il ouvre par une prière le rite de l’ultime « recommandation » et de « l’envoi ». Ce rite est caractérisé par la supplique de l’Eglise de Rome, présidée par le cardinal vicaire, et la supplique des églises orientales, présidée par un patriarche oriental. Le cardinal Ratzinger clôt le rite, avant que ne commence la litanie des saints.
Ensuite, les patriarches, les archevêques et les métropolites des Eglises orientales catholiques se dirigent vers le cercueil. Puis, le doyen des cardinaux asperge le corps avec de l’eau bénite et encense le cercueil avant les prières finales.
Le cercueil est ensuite porté en procession vers le lieu de l’ensevelissement, alors que tous chantent le Magnificat. Il est accompagné du cardinal camerlingue, Eduardo Martinez Somalo, des cardinaux chefs d’ordre, du cardinal archiprêtre de la basilique vaticane, Francesco Marchisano, de l’ancien cardinal secrétaire d’Etat, Angelo Sodano, du cardinal vicaire pour le diocèse de Rome, Camillo Ruini, du substitut de la secrétairerie d’Etat, Leonardo Sandri, du préfet de la maison pontificale, du vice-camerlingue, d’une représentation des chanoines de la basilique Saint-Pierre, des familiers du souverain pontife défunt, des autres personnes indiquées par le Maître des célébrations liturgique pontificales.
L’acte authentique de l’ensevelissement
C’est le cardinal camerlingue qui préside la célébration, revêtu d’une chape rouge. Puis la dépouille du souverain pontife est portée de la basilique vaticane vers les grottes vaticanes (crypte) à travers la porte dite « Sainte-Marthe ».
Avant de procéder à l’ensevelissement, le cercueil de cyprès contenant la dépouille du pape est lié par des rubans rouges, sur lesquels sont imprimés les sceaux de la Chambre apostolique, de la Préfecture de la maison pontificale, du Bureau des célébrations liturgiques et du chapitre du Vatican.
Le cercueil est alors placé dans un autre cercueil de zinc, qui est immédiatement soudé. Sur ce cercueil aussi on imprime les mêmes sceaux. Sur le couvercle sont gravés la croix et les armes du pape défunt. Les deux cercueils sont eux-mêmes déposés dans un cercueil de chêne, avant de procéder à l’ensevelissement.
Le notaire du Chapitre de la basilique vaticane rédige l’acte authentique de l’ensevelissement et le lit face aux présents. Puis un délégué du cardinal camerlingue et un délégué du préfet de la maison pontificale signe les documents qui font foi de l’ensevelissement.
Jean Paul II sera enterré à l’ancien emplacement du tombeau de Jean XXIII, dans les Grottes sacrées vaticanes. Le corps du pape défunt reposera dans l’oratoire saint Longin, non loin de la tombe de saint Pierre. Tout comme Paul VI, Jean Paul II sera enterré dans le sol, à même la terre, selon ses souhaits personnels. Son cercueil sera recouvert d’une simple dalle de marbre inclinée, sur laquelle son nom sera gravé.
Le rite des obsèques comprend trois stations. La première station, « dans la maison du pontife défunt », comprend la constatation de la mort, l’exposition du corps ainsi que les célébrations et prières. La deuxième station, « dans la basilique vaticane », comprend quant à elle la translation du corps du souverain pontife dans la basilique vaticane, des célébrations et prières et la messe des obsèques. Enfin, la troisième station, « sur le lieu de la sépulture », comprend la procession et l’ensevelissement du corps de Jean Paul II. (apic/imedia/ms/pr)
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