Jean Paul II, symbole de la grande famille des nations
Rome, 11 avril 2005 (Apic) Le pape Jean Paul II est devenu le symbole « on ne peut plus éloquent » de la « grande famille des nations », a déclaré le cardinal Camillo Ruini, dans la soirée du 10 avril 2005.
Le cardinal Ruini, vicaire du pape pour le diocèse de Rome, présidait la 3e messe des « Novemdiales » célébrée à la mémoire du pontife défunt dans la basilique Saint-Pierre. Il a aussi souligné le témoignage exemplaire de celui qui était devenu l’évêque du diocèse de Rome en octobre 1978. Il a enfin invités les Romains à se disposer à accueillir dans la confiance son successeur.
Les jours des obsèques de Jean Paul II « sont devenus, pour Rome et pour le monde entier, des jours d’unité extraordinaire, d’ouverture de l’âme à Dieu et de réconciliation », a déclaré le cardinal Camillo Ruini, souriant. « Une unité qui s’est réalisée parce que ce pape » a su unir et « a montré par toute sa vie au monde entier l’intégrité de la foi en Christ et l’universalité de l’amour du même Christ ».
Le contraire du « choc des civilisations »
« Ainsi, dans la messe pour le pape défunt place Saint-Pierre, il a pu devenir le symbole on ne peut plus éloquent non pas du ’choc des civilisations’ mais au contraire de la ’grande famille des nations’ », a poursuivi le vicaire de Rome. Quelques 200 personnalités politiques et plus d’un million de fidèles ont assisté vendredi 8 avril 2005 à la messe des obsèques de Jean Paul II célébrée sur le parvis de la place Saint-Pierre dans une atmosphère paisible et recueillie. 14 millions de personnes dans le monde l’ont suivie à la télévision.
« Notre pape a surtout été un homme de prière, il a consacré à la prière le meilleur de son temps et de ses énergies » et « s’est totalement consacré à la Vierge Marie », a poursuivi le cardinal italien dans son homélie. « Mais cette extraordinaire proximité à Dieu, ne l’a pas éloigné de nous, hommes terrestres et pécheurs (.) Au contraire ».
« Notre bien-aimé pape ’venu de loin’ s’est fait notre compagnon de route », a encore souligné le vicaire de Rome. « Aujourd’hui, alors que nous sommes stupéfaits et peinés de sa disparition, mais aussi confiants et joyeux de la certitude de sa présence nouvelle, mystérieuse et lumineuse, nous pouvons nous demander comment Jean Paul II a fait pour nous être aussi proche, pour entrer aussi profondément dans le coeur des Romains, mais aussi des Italiens et de tant de citoyens du monde ».
« La vraie réponse est simple et chargée de sens: il a été, et continue à être, pour tous un frère et un père, parce qu’il était homme de Dieu, parce qu’il a constamment vécu en présence de Dieu, intimement uni à lui et totalement confiant dans son infinie miséricorde », a-t-il expliqué. « A nous Romains en particulier, Jean Paul II a montré en différentes manières ce que signifiait pour lui, évêque et pasteur, que l’homme est la première voie de l’Eglise », a poursuivi le cardinal Ruini.
301 paroisses de Rome visitées par Jean Paul II
Le cardinal italien a alors rappelé les visites pastorales du pape rendues à 301 paroisses de Rome, sans compter ses rencontres au Vatican avec 16 autres communautés paroissiales, à partir de décembre 2002. « Personnellement, je ne peux pas oublier l’insistance pour ne pas dire l’anxiété, avec laquelle il me demandait ’Quand irons-nous visiter les paroisses ?’
Une insistance et une anxiété qui augmentaient à mesure que ses conditions de santé se détérioraient », a-t-il alors confié, ajoutant qu’en janvier dernier, Jean Paul II « projetait encore de recevoir le plus vite possible les 16 paroisses de Rome restantes ».
Jean Paul II avait commencé ces visites en paroisse dès le 3 décembre 1978, moins de 2 mois après son élection.
Visite aux hôpitaux
Le cardinal Ruini a aussi évoqué les visites annuelles aux hôpitaux de Jean Paul II, les messes qu’il célébrait pour les malades dans la basilique Saint-Pierre les 11 février, les rencontres annuelles de l’évêque de Rome avec le séminaire de la ville, avec le clergé romain, avec les universitaires et avec les jeunes du diocèse de Rome ainsi que ses visites aux universités de Rome.
Jean Paul II « a ainsi vécu quotidiennement son ministère d’évêque de Rome, donnant une actualisation concrète à ses paroles dites aux prêtres romains le 9 novembre 1978, peu après son élection ’Je suis profondément conscient d’être devenu pape de l’Eglise universelle parce qu’évêque de Rome. Le ministère. de l’évêque de Rome, celui de successeur de Pierre, est la racine de l’universalité », s’est souvenu le cardinal Ruini.
Le cardinal italien a alors parlé des indications spécifiques et fondamentales que Jean Paul II avait donné à son diocèse par le Synode diocésain (1986-1993) et la mission citoyenne, à laquelle le pape défunt avait appelé l’Eglise de Rome le 8 décembre 1995.
« Chers frères et soeurs de cette Eglise de Rome, la mission a été presque le testament personnel que Jean Paul II a confié à son diocèse: nous nous rappelons ses paroles sur la paroisse et sur l’Eglise qui doivent se chercher et se trouver elles-mêmes hors d’elles-mêmes, là où les gens vivent », a expliqué le vicaire de Rome. « Telle est l’Eglise qu’il a voulue et qu’il continue aujourd’hui à nous demander d’être et de vivre : une Eglise non pas repliée sur elle-même, non pas timide, non pas méfiante, mais une Eglise qui brûle de l’amour du Christ ».
« Jean Paul II, dans sa souffrance et dans sa mort comme au long de toute sa vie, a été un témoin et un annonciateur extraordinairement efficace de Jésus Christ ».
Et « nous Romains, avons eu le don d’être des témoins directs de ces événements de grâce et de pouvoir y collaborer », a conclu le cardinal Ruini, sous les applaudissements discrets des fidèles. Dans son homélie le cardinal a aussi tenu à remercier « de tout coeur l’Eglise soeur de Cracovie et toute la nation polonaise bien-aimée, dans lesquelles Jean Paul II, Karol Wojtyla, a reçu la vie, la foi et sa richesse chrétienne et humaine admirables, pour être ainsi donné à Rome et au monde entier ».
Il a également invité les Romains à se disposer à accueillir « dans la prière, dans la paix et dans la confiance et dans l’amour celui que le Seigneur » leur donnera comme pape et comme évêque. La messe du 10 avril 2005, dite pour le diocèse de Rome, était la troisième de la neuvaine de messes célébrées à la mémoire de Jean Paul II. Présidée par le cardinal vicaire de Rome, elle était concélébrée par plusieurs cardinaux ainsi que par quelques évêques et par le clergé du diocèse de Rome. Les messes suivantes seront célébrées tous les jours à 17h dans la basilique vaticane, s’échelonnant ainsi jusqu’au 16 avril 2005.
La messe du 11 avril sera dite pour les Chapitres des basiliques patriarcales, c’est-à-dire les basiliques majeures de Rome (Saint-Pierre, Saint-Jean-de-Latran, Sainte-Marie-Majeure et Saint-Paul Hors-les-murs). Elle sera présidée par le cardinal Bernard Francis Law, archevêque émérite de Boston et archiprêtre de la basilique patriarcale de Sainte Marie Majeure. (apic/imedia/ar/be)
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