Rome: Entre Jean Paul II et le cardinal Ratzinger, une amitié longue de presque 30 ans
Rome, 21 avril 2005 (Apic) Le cardinal allemand Joseph Ratzinger, devenu le 19 avril Benoît XVI, est un proche de Jean Paul II, dont il avait fait la connaissance lors du concile Vatican II. Il a été à ses côtés un ami fidèle en qui le pape défunt avait mis toute sa confiance.
« Entre Wojtyla et Ratzinger, il y a toujours eu un rapport extraordinaire initié dès les années du concile Vatican II », a déclaré le porte-parole du Vatican, Joaquin Navarro-Valls, quelques instants seulement après l’élection de Benoît XVI.
Lors de sa première messe célébrée en tant que pape, le 20 avril au matin dans la chapelle Sixtine, Benoît XVI a affirmé « sentir la main forte » de Jean Paul II serrer la sienne, « voir ses yeux souriants et écouter ses paroles adressées particulièrement en ce moment à moi : ’ne pas avoir peur’ ».
Nommé archevêque de Munich-Freising en 1977 par Paul VI, Joseph Ratzinger rencontre pour la première fois le futur Jean Paul II au mois de juin de la même année. Il le retrouve ensuite lors des conclaves de 1978, nouant des contacts amicaux avec lui. Le cardinal Ratzinger est attiré par sa franchise et sa simplicité, son ouverture et sa cordialité, sa culture philosophique et théologique. Une amitié qui peut surprendre au premier abord entre ces deux hommes au caractère fort, allemand et polonais, théologien et philosophe.
Le cardinal Ratzinger refuse d’abord de venir à Rome
Peu après son élection, en 1978, Jean Paul II propose au cardinal Ratzinger de venir à Rome comme préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Celui-ci refuse à plusieurs reprises, jusqu’en 1981. C’est en effet après l’attentat du mois de mai de cette même année que le pape lui en reparle. Le cardinal Ratzinger accepte de venir à Rome quelques mois plus tard, pour exercer les fonctions de président de la Commission biblique et de la Commission théologique internationale, ainsi que de préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Il arrive alors au Vatican, après une nomination qui a souvent été jugée comme la plus importante du pontificat de Jean-Paul II.
Le 20 avril 2002, alors que le cardinal Ratzinger fête son 75e anniversaire, Jean Paul II le surnomme « collaborateur de la vérité ». Le prélat allemand atteint à ce moment-là l’âge de la retraite vaticane, et malgré sa demande de quitter ses fonctions pour se retirer en Allemagne, Jean Paul II ne veut pas se séparer de lui. Depuis 2001 déjà, le cardinal avait fait connaître son désir de se consacrer à l’écriture et à la méditation. Mais le pape lui demande avec insistance de rester à sa charge.
Doyen des cardinaux en 2002
C’est le 27 novembre 2002 qu’a lieu l’élection du doyen des cardinaux en la personne du cardinal Ratzinger, une nouvelle officiellement confirmée le 30 novembre suivant, par l’approbation de cette nomination par le pape. Une charge importante, notamment au moment de la mort de Jean Paul II et pendant la période de vacance apostolique.
Dans le cadre de son travail, le cardinal Ratzinger travaillait tous les vendredis soirs avec Jean-Paul II. Très souvent, il était convié à la table du pape, pour des discussions théologiques en compagnie d’autres invités. Tissant des liens d’amitié bien au-delà du travail, le prélat allemand partageait avec le pape défunt « une intelligence lumineuse », une « grande vie spirituelle » et « une réelle humilité », selon ceux qui le connaissent personnellement.
Lors des dernières hospitalisations de Jean Paul II, au début de l’année 2005, le cardinal Ratzinger continuait à lui rendre visite quotidiennement. Ses prises de paroles sont alors très écoutées, notamment lorsque tous pensent que Jean Paul II ne peut plus s’exprimer. Durant ses derniers jours, le cardinal Ratzinger se montre fréquemment à son chevet, et de sources vaticanes, il aurait un des premiers à rejoindre l’appartement pontifical après la mort de Jean-Paul II. (apic/imedia/ms/bb)
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