Fribourg: Les Soeurs de Ste-Ursule fêtent le 400e anniversaire de leur fondation
Fribourg, 12 juin 2005 (Apic) Enseignement, pastorale, formation, social. Tels sont les principaux domaines dans lesquels les religieuses de la Compagnie de Sainte Ursule s’engagent depuis bientôt 400 ans. Fondée en France le 16 juin 1606 par Anne de Xainctonge, la congrégation a entamé samedi 11 juin son année jubilaire.
La fête officielle du 400e anniversaire aura lieu en juillet 2006 à Dole, dans le Jura français, lieu de fondation de la Compagnie de Sainte Ursule de Anne de Xainctonge, à ne pas confondre avec leurs « cousines », les Soeurs de Ste-Ursule de Angèle de Mérici. Jusqu’alors, une série de manifestations et de publications fera connaître l’engagement de ces religieuses regroupées dans sept maisons, en France, en Suisse, en Allemagne, desquelles sont nées de nombreuses petites et grandes communautés à travers le monde. Trois de ces maisons se trouvent en Suisse: à Fribourg, Sion et Brigue.
Anne de Xainctonge est née à Dijon en 1567. Désireuse de faire » pour les filles ce que les Jésuites faisaient pour les garçons », elle perçoit l’appel à partir pour Dole, affirme la Compagnie de Sainte Ursule sur son site internet. Dix ans s’écouleront avant qu’elle n’obtienne l’autorisation de commencer. Ce sera chose faite le 16 juin 1606. Avec ses premières compagnes, elle va réaliser une forme de vie communautaire, sans clôture, au service de l’éducation « des filles et des femmes » de son temps. Sa pédagogie comme sa spiritualité sont inspirées de St Ignace de Loyola. Anne de Xainctonge meurt le 8 juin 1621.
« Aujourd’hui encore, attentives aux jeunes et aux adultes de notre temps, surtout aux plus démunis, nous voulons contribuer à leur croissance humaine et spirituelle. Notre vocation nous met de façon particulière au service de la femme, pour l’aider à prendre conscience de son rôle et à vivre dans l’esprit de l’Evangile », soutiennent les Soeurs de Ste-Ursule. Actuellement, l’ensemble de la congrégation compte près de 500 religieuses dans le monde. Les Ursulines de Brigue comptent une centaine de membres, et celles de Fribourg 94.
De Porrentruy à Fribourg et en Valais
La première implantation en Suisse date de 1619, à Porrentruy dans le Jura. Cette communauté a été dissoute en 1947. Mais c’est d’elle que sont venues des religieuses à Fribourg en 1634, à l’invitation de plusieurs habitants proches des jésuites du Collège St-Michel. Puis ce fur au tour de la communauté de Fribourg d’essaimer, en envoyant quatre religieuses à Brigue en 1662, à la demande du Landamann Jodok von Stockalper. Puis, les Soeurs de Ste-Ursule se sont ensuite installées à Sion en 1884.
Le 20e siècle a été une période faste pour la Compagnie de Sainte Ursule en Suisse. Plusieurs écoles ont été ouvertes dans les cantons de Fribourg, Valais, Vaud et Neuchâtel, par exemple l’école normale pour les jeunes filles du canton de Fribourg et pour la partie alémanique du Valais, ainsi que plusieurs pensionnats. Mais à la fin du siècle, beaucoup de ces lieux de formation ont dû être fermés en raison du manque de soeurs.
Encadré:
Les points forts du jubilé
Les festivités pour le 400e anniversaire de la congrégation ont débuté samedi 11 juin dans les différentes communautés de Ste-Ursule. Puis, du 16 au 23 octobre, Mgr Peter Henrici, évêque auxiliaire de Coire, accompagnera les religieuses suisses alémaniques lors de leur retraite spirituelle à Blatten en Valais. Le jésuite et auteur français Michel Dujarier en fera de même avec les Romandes et les Françaises du 18 au 27 avril à Dole, en Franche-Comté. La fête conclusive des festivités de la congrégation aura lieu les 8 et 9 juillet 2006 à Dole.
Dans le cadre du jubilé, un spectacle intitulé « Anne », oeuvre du réalisateur et acteur Hubert Theler, sera donné à Brigue les 10, 11 et 19 mars 2006. Et les Ursulines de Fribourg ouvriront les portes de leur maison au public du 5 au 7 mai 2006. Le spectacle « Anne » sera également donné à cette occasion.
La fête officielle de la communauté de Fribourg aura lieu le 18 mars 2006 et comprendra une rencontre à l’aula de l’Université et une messe à l’église Ste-Thérèse.
Les Ursulines du Valais organisent une fête le 18 juin 2006, en présence de leur évêque, Mgr Norbert Brunner. Les religieuses proposent également des vacances avec randonnées pour des jeunes filles du 2 au 7 août 2005 au Simplon. Une journée portes-ouvertes aura lieu dans leur communauté de Brigue le 17 septembre 2005. Plusieurs autres manifestations sont également prévues, comme les vêpres avec orgues chaque dernier dimanche du mois à 17h à Brigue, ou des rencontres avec des servants de messes, confirmands et enfants de première communion. Enfin une brochure « Geschichte der Briger Ursulinen » sera éditée en septembre prochain.
Encadré:
L’histoire mouvementée de leur implantation à Fribourg
Arrivées à Porrentruy en 1619 à la demande du prince-évêque de Bâle, Guillaume Rinck de Baldenstein, les soeurs de Sainte-Ursule doivent bientôt affronter la guerre de Trente ans, raconte la congrégation sur son site internet. En 1634, la communauté se disperse et une douzaine de soeurs part pour Fribourg, où une fondation était demandée depuis plusieurs années. Après avoir séjourné à la Rue de Morat, elles s’installent en 1638 dans une maison située près de la porte du Jaquemart, appelée la Cigogne. Elles ouvrent des classes et accueillent des jeunes filles désireuses d’entrer dans la Compagnie de Sainte-Ursule.
Sur demande de Mgr Knab, prévôt de Lucerne et évêque de Lausanne, cinq soeurs fondent en 1659 la communauté de Lucerne qui connaîtra un grand rayonnement jusqu’à sa fin brutale en 1847, suite à la guerre du Sonderbund.
A Fribourg, la réputation de l’école Sainte-Ursule s’accroît rapidement et les effectifs atteignent bientôt plusieurs centaines d’élèves. En 1798, les troupes françaises de la Révolution réquisitionnent le couvent et les soeurs reçoivent l’hospitalité des cisterciennes de la Maigrauge. Elles assistent au pillage et à l’incendie de leur maison et ce n’est qu’en 1804 que les lieux leur seront restitués, sur décision du Grand Conseil.
En 1848, au temps du Sonderbund, l’Etat s’empare de tout ce qui appartient aux religieuses, disperse élèves et novices, et n’accorde aux 44 soeurs qu’une subvention de subsistance. Il faut attendre 1859 pour que l’école et le noviciat puissent rouvrir. Au début du XXe siècle, le nombre de soeurs connaît une grande croissance et de nombreux pensionnats et écoles sont ouverts: école supérieure de commerce, école normale, école agricole, école de nurses, école de langues, etc.
Dans la deuxième partie du XXe siècle, la communauté abandonne plusieurs écoles, faute de soeurs. Une partie des bâtiments du couvent est louée à l’Ecole de la Foi et, dans une aile de la maison se trouve le Centre Sainte-Ursule, lieu de réflexion, de prière et de formation au service des paroisses de Fribourg.
En 2001, la Compagnie Sainte-Ursule de Fribourg compte 94 soeurs, réparties en une douzaine de communautés dans les cantons de Fribourg, Jura, Genève, et au Tchad.
(apic/com/gs/bb)
webmaster@kath.ch
Portail catholique suisse