Belgique : L’Université catholique de Louvain (201289)
Le débat sur l’avortement bat son plein en Belgique
Louvain-la-Neuve, 20décembre(APIC/CIP) Alors que le débat sur l’avortement bat son plein en Belgique – on poursuivait ce mercredi les discussions
en Commission au Parlement sur le projet de loi Herman-Michielsen prévoyant
une dépénalisation de l’avortement – l’Université catholique de Louvain
(UCL – francophone) a réaffirmé le même jour « sans ambiguïté » l’interdiction morale de pratiquer l’interruption volontaire de grossesse. L’UCL reconnaît cependant l’existence de « circonstances véritablement dramatiques
dans lesquelles une grossesse pose un conflit de valeurs impossibles à résoudre sans sacrifier l’une d’entre elles ».
Les autorités académiques de l’UCL, faisant connaître dans une déclaration leur position concernant les questions éthiques auxquelles sont confrontés les médecins des cliniques universitaires, spécialement en matière
d’interruption de grossesse, mentionnent ces « circonstances dramatiques »,
notamment le « cas de la grossesse qui menace la vie de la mère d’un danger
certain, et inévitable sinon par l’interruption de cette grossesse ».
« L’état de nécessité »
« Dans tous les cas, poursuit l’UCL, la décision de pratiquer une interruption de grossesse demeure une transgression du principe fondamental du
respect de l’enfant à naître et ne peut se justifier que par l’impossibilité d’éviter un mal plus grand, c’est-à-dire par un véritable état de nécessité ». La décision finale reste, de l’avis des autorités académiques de
l’UCL, « le fruit du colloque singulier du médecin et de sa patiente, mais
une telle décision ne peut être prise qu’après une pesée rigoureuse et aussi objective que possible de toutes les circonstances ». Une telle décision
doit cependant être dûment éclairée et assistée, notamment par les structures prévues à cet effet au sein des cliniques universitaires.
Création de « Cellules d’Aide à la Décision Ethique »
Dans le prolongement de leur charte, les autorités de l’UCL, au terme
d’une réflexion approfondie et d’une large consultation au sein de l’alma
mater, ont invité les responsables des cliniques universitaires à formaliser davantage les structures existant actuellement au sein de leurs institutions de soins en matière d’aide à la décision éthique. A cet effet, il
leur a été recommandé d’envisager la création d’une ou plusieurs « Cellules
d’Aide à la Décision Ethique ».
Leur compétence ne devrait pas concerner uniquement les interruptions de
grossesse, mais de manière générale toute décision médicale comportant des
choix éthiques difficiles. L’anonymat du patient comme celui du médecin
ainsi que la stricte confidentialité du dossier seront garantis par la
« Cellule » consultée (composée de trois membres au moins : un médecin de la
Commission d’éthique, un non médecin du Centre d’Etudes Bioéthiques et un
médecin spécialisé dans le domaine dont relève la demande d’aide, comme la
génétique, la gynécologie, la psychiatrie, la néonatalogie, la cancérologie, etc.)
L’homologue flamande de l’UCL, la KUL (Université catholique de LouvainLeuven) a fait connaître sa position en octobre dernier dans une publicité
payante. Seule la Faculté de médecine de la KUL s’était alors prononcée et
elle exprimait alors brièvement une opposition énergique au projet de loi
Herman-Michielsen en discussion. (apic/bo/be)
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