L’institution caritative « consternée » par cette décision
Genève, 21 décembre 2005 (Apic) Le canton de Genève a bloqué pour 2006 ses subventions à l’Armée du Salut. Le canton entend clarifier la façon dont l’argent est utilisé. L’Armée du Salut se dit consternée par cette décision.
L’Armée du Salut est d’autant plus consternée que c’est par la presse, selon elle, que lui est parvenue la décision de la commission des finances du Grand Conseil, qui a exigé du nouveau Conseiller d’Etat en charge du département Solidarité et Emploi, François Longchamp, de geler les subventions cantonales allouées à quatre des institutions de l’Armée du Salut à Genève.
Les relations entre les foyers genevois de l’institution et leur centrale bernoise sont au coeur du problème. L’organisation faîtière de l’Armée du Salut à Berne facture à ses filiales genevoises pour plus de 300’000 francs de frais généraux. « Nos subventions ne doivent pas servir à ce type de dépenses », a relevé mercredi le président de la commission des finances du Grand Conseil genevois, Jean-Marc Odier.
Selon lui, ce financement hors canton ne serait d’ailleurs pas légal. Les autorités genevoises auraient déjà écrit à l’Armée du Salut en 2004 pour demander des explications. Elles attendent toujours une réponse de la part de l’oeuvre d’entraide.
Le canton n’est pas seul à s’interroger. La Ville de Genève s’étonne également. Un courrier, signé par plusieurs conseillers municipaux, aurait également été envoyé l’an dernier à l’Armée du Salut, pour la mettre en garde sur l’utilisation de sa subvention communale à des fins nationales. « L’Armée du Salut n’a pas réagi », a regretté le conseiller municipal Didier Bonny.
Le canton de Genève verse plusieurs centaines de milliers de francs par année à l’Armée du Salut, a noté M. Odier. Quatre foyers sont aidés par les pouvoirs publics. La Ville de Genève accorde pour sa part un soutien financier d’environ 100’000 francs à l’organisme caritatif.
Contrats de partenariat signés au printemps
Dans un communiqué, l’Armée du Salut assure que pour l’heure aucun courrier officiel contenant les questions précises n’est parvenu au Quartier général de l’Armée du Salut, partenaire de longue date des autorités genevoises. En février dernier, relève l’organisation, la question de la facturation des prestations de l’organisation faîtière avait déjà fait l’objet d’un courrier, dans lequel des explications détaillées avaient été données.
A la suite de cela, assure-t-elle, au début du printemps, deux contrats de partenariat ont été signés entre l’Armée du Salut et le Canton de Genève, pour l’Accueil de Nuit et le foyer Au Coeur des Grottes. D’autre part, souligne le communiqué, les comptes 2004 ont été révisés et les budgets 2005 ont été acceptés par les autorités genevoises.
L’Armée du Salut se dit convaincue que les relations de partenariat et de collaboration avec l’Etat de Genève seront rapidement restaurées. Elle ajoute enfin qu’elle se tient à la disposition des autorités pour un dialogue constructif et qu’elle entend poursuivre sa mission sociale à Genève comme ailleurs en Suisse. (apic/ag/com/pr)
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