Berne: Manifestations et festivités le 21 janvier pour le 60ème anniversaire de l’EPER
Berne, 17 janvier 2006 (Apic) L’oeuvre d’entraide protestante EPER a 60 ans. Depuis 1946, l’Entraide Protestante Suisse – plus connue sous son acronyme EPER – apporte un soutien aux personnes les plus pauvres de notre planète, indépendamment de leur culture, de leur religion et de leur confession.
Pour marquer dignement ce 60ème anniversaire, l’EPER organise samedi 21 janvier une grande fête au Kursaal de Berne, une « Journée Europe de l’Est », en présence du conseiller fédéral Moritz Leuenberger, président de la Confédération. La première manifestation de ce jubilé se tiendra sous le titre « Le futur a besoin de la mémoire ». Le discours d’ouverture sera donné par le nouveau président du Conseil national, le socialiste bâlois Claude Janiak.
Le programme festif au Kursaal sera suivi des conférences de Richard Friedli, professeur de science des religions à l’Université de Fribourg, et de la militante des droits de l’homme serbe Sonja Biserko, présidente du Comité Helsinki de Belgrade. Nommée en 2005 comme l’une des « 1000 femmes pour le Prix Nobel de la Paix », Sonja Biserko expliquera ce que cela signifie de donner une voix aux victimes de la guerre. Depuis plus d’une décennie, elle s’engage pour les droits de ceux qui ont souffert du conflit en Ex-Yougoslavie. Elle montrera comment la religion peut ne pas être mise au service de la compréhension entre les peuples mais être manipulée par des intérêts politiques.
Dès 13h à la Kirchgemeindehaus Johannes a lieu la rencontre avec les partenaires de l’EPER qui travaillent dans les pays du sud-est de l’Europe en faveur des communautés les plus défavorisées. Des partenaires de l’EPER parleront à cette occasion de la situation en Roumanie, Albanie, Tchéquie et Azerbaïdjan. Notons que des manifestations, des plus classiques aux plus originales, prendront place dans différents lieux en Suisse tout au long de cette année d’anniversaire. A travers des actions informatives et de sensibilisation, le public pourra découvrir ce qui a permis à l’EPER d’écrire son histoire sur six décennies. JB
Encadré
60 ans d’histoire
Le 1er janvier 1946 naissait l’Entraide Protestante Suisse sur mandat de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS). Tout avait commencé pendant la Deuxième Guerre mondiale, en juin 1944. A cette date, l’assemblée des délégués de la FEPS décide de lancer une action de solidarité pour venir en aide aux victimes du conflit. Certaines églises cantonales lancent leurs propres actions. Ce n’est toutefois qu’à partir de la fin de la guerre qu’il a été possible de mettre sur pied une aide structurée. A cette époque, la FEPS charge un pasteur de la coordination de toutes ces initiatives individuelles.
De 1944 à 1954, l’EPER se profile comme l’oeuvre d’entraide des Eglises protestantes suisses sur le plan national et international. Les initiatives d’aide qui émanaient du cercle des Eglises réformées sont abandonnées au profit de cette nouvelle oeuvre d’entraide commune. De 1954 à 1960, c’est l’époque du passage de la reconstruction de l’Europe détruite par la guerre à l’aide internationale au développement. Les colonies d’Afrique et d’Asie luttent pour acquérir leur indépendance politique. L’EPER étend son travail d’aide d’urgence et d’aide à la reconstruction dans les pays d’outre-mer.
A la fin des années 50, il devient clair que l’entraide entre les Eglises ne peut pas s’arrêter aux frontières du continent. En raison de sa création récente, l’EPER n’est pas liée à l’histoire missionnaire et coloniale de l’Europe. Tout semble dès lors prédestiner cette oeuvre d’entraide à un travail de coopération avec les pays du Sud.
Le mot d’ordre de l’EPER trouve son expression dans le proverbe chinois: « Donne un poisson à celui qui a faim et il mangera un jour – apprends lui à pêcher et il ne souffrira plus jamais de la faim ». Après le grand élan des premiers projets de développement suit une phase de retrait. On prend alors conscience « qu’il ne s’agit pas uniquement de donner, mais aussi de prendre moins » (Dom Helder Camara, archevêque d’Olinda et de Recife, Brésil). Les Eglises et les oeuvres d’entraide relaient les revendications en provenance des pays d’outre-mer.
De 1970 à 1979, l’EPER se lance dans l’aide en cas de catastrophe et la politique de développement. Elle élargit son travail d’information, notamment dans les médias audio-visuels, et organise des conférences sur la lutte contre l’oppression et le racisme. De 1980 à 1989, l’engagement en faveur de la justice et contre le racisme devient une revendication de politique intérieure. On assiste à des débats autour de la question du travail de l’EPER au Nicaragua, en Afghanistan, au Vietnam, en Afrique du Sud et dans les pays d’Europe de l’Est, ainsi qu’au sujet de son plaidoyer en faveur des réfugiés en Suisse.
Puis c’est avec la chute du Mur de Berlin, la fin de la Guerre Froide, l’écroulement du bloc soviétique, la fin de l’apartheid en Afrique du Sud. Les mouvements internationaux pour la démocratie et la paix ouvrent la voie à des programmes de reconstruction. En Europe de l’Est, des oeuvres d’entraide des Eglises mettent sur pied des activités de diaconie et de développement. Des nationalismes exacerbés mettent le feu aux poudres dans les Balkans et au Rwanda et entraînent des guerres civiles.
De 1997 à aujourd’hui, on assiste à une nouvelle direction dans le travail en Suisse et au poids toujours plus important de l’aide d’urgence. L’EPER offre un soutien aux victimes et aux réfugiés de la guerre du Kosovo sur place et en Suisse. Toutefois, l’aide aux réfugiés est suspendue, étant donné que le mandat fédéral de l’EPER prend fin. Le travail en Suisse s’oriente désormais plus largement vers les personnes migrantes. L’EPER doit de plus en plus souvent fournir une aide d’urgence suite à des catastrophes naturelles ou à des conflits. JB
Encadré
L’EPER collabore actuellement dans plus de 50 pays avec des partenaires locaux
L’EPER (Entraide Protestante Suisse) est mandatée par la FEPS pour: l’entraide des Eglises et la reconstruction en Europe; l’aide aux réfugiés et aux personnes socialement défavorisées en Suisse; les programmes de développement et de coopération en Asie, Afrique et Amérique latine; l’aide d’urgence. Les projets soutenus par l’EPER sont financés par les Eglises cantonales, les paroisses, des donatrices et donateurs, le soutien de la Confédération (DDC-Direction du développement et de la coopération) et la Chaîne du Bonheur pour les actions d’urgence.
L’EPER collabore actuellement dans plus de 50 pays avec des partenaires locaux. Son engagement est destiné aux personnes les plus démunies sans distinction de culture, d’ethnie ou de religion. Ses programmes, se basent sur le travail de paix, de formation et le renforcement de la sécurité alimentaire, des droits de la personne humaine et de la promotion du rôle de la femme. (apic/com/be)
webmaster@kath.ch
Portail catholique suisse