Etats-Unis: Présentation d’un film sud-africain, dans lequel Jésus est un Africain noir
New York, 29 janvier 2006 (Apic) Dans un film sud-africain, présenté à un Festival, aux Etats-Unis, Jésus est un Africain noir. Ce film, « Son of Man », a été projeté au Festival du film Sundance à Park City, dans l’Utah. Ses réalisateurs espèrent une distribution mondiale.
Ce film sud-africain, fruit de la collaboration entre le réalisateur Mark Dornford-May et Dimpho Di Kopane, une troupe de théâtre de la ville de Stellenbosch, évite l’image souvent populaire d’un Jésus blanc, européen et humble pour le remplacer par celui d’un Jésus africain résolu et noir qui prêche l’espoir aux pauvres et remet en cause une certaine autorité politique.
Filmé principalement dans les localités noires du Cap, « Son of Man » retrace l’histoire de Jésus dans un bidonville et introduit un angle politique en dépeignant les récits de l’Evangile. Pour le réalisateur, dans certains autres portraits de Jésus, l’image du « Christ a été un peu détournée – il a les cheveux très blonds et les yeux bleus ». La réponse initiale au film dans le cadre des Eglises sud-africaines a été favorable, précise-t-il.
« Nous voulions voir les Evangiles comme s’ils avaient été écrits par des experts en relations publiques, enlever tout cela et nous concentrer sur la vérité », a expliqué Mark Dornford-May. « La vérité, c’est que le Christ est né dans un Etat occupé et a prêché l’égalité à une époque où cela n’était pas très acceptable ».
Théologie noire
L’image d’un Jésus noir est apparue dans les années 1960/70 avec le développement de la théologie noire aux Etats-Unis et en Afrique. Le film adhère aux principes de la théologie noire – dépeignant entre autres Jésus comme le défenseur des faibles.
« C’est un peu comme l’apartheid, avec des gens qui vivent dans la crainte que les soldats ne viennent chez eux et ne tuent leurs enfants », commente Pauline Malefane, qui joue le rôle de Marie, mère de Jésus, et productrice associée du film, dans une interview accordée au journal sud-africain « Mail and Gardian ».
Mais le film montre aussi les autorités auxquelles Jésus s’oppose en tant que noir. Pour certains, fait remarquer Pauline Malefane, cela pourrait évoquer une comparaison avec le gouvernement du président Robert Mugabe au Zimbabwe, pays voisin de l’Afrique du Sud. (apic/eni/pr)
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