La version moderne de Don Camillo et Peppone ne fait sourire

Italie: Existence de Jésus: la justice prend le temps de la réflexion

Viterbe 29 janvier 2006 (Apic) La justice italienne a décidé vendredi de prendre le temps de la réflexion dans un procès intenté à un prêtre, accusé par un Italien athée d’avoir « abusé de la crédulité populaire » pour avoir présenté Jésus comme un personnage historique.

La version moderne de Don Camillo et Peppone, qui ne fait guère sourire, devra donc attendre avant de trouver un épilogue: le tribunal de Viterbe, au nord-ouest de Rome, dans la région du Latium, a préféré prendre son temps, après avoir convoqué vendredi matin les deux parties pour une audience préliminaire.

Le plaignant, Luigi Cascioli, 72 ans, était au rendez-vous avec son avocat, Me Mauro Fonzo. L’ »accusé », le père Enrico Righi, 75 ans, curé de la paroisse de Saint Bonaventure à Bagnoregno (centre) était en revanche absent, représenté par son seul défenseur, l’avocat Severo Bruno.

L’homme, agronome de formation, se dit athée et utilise ce procès comme une tribune pour ses thèses. Il affirme notamment que « le Christ n’a pas existé, mais est un personnage inventé par l’Eglise » et accuse le père Righi d’avoir « abusé de la crédulité populaire » en le présentant comme un personnage historique. Il se prévaut pour cela de l’article 661 du code pénal italien qui sanctionne pour « abus de la crédulité populaire » les personnes qui par le biais d’impostures trompent une multitude de personnes.

L’affaire remonte au 11 septembre 2002. Cascioli ayant alors porté plainte contre le père Righi, l’accusant d’avoir abusé de la crédulité populaire en affirmant dans son bulletin paroissial que Jésus a existé.

Etrangement, Luigi Cascioli a obtenu le 11 mai 2004 que la justice poursuive le père Righi et la tenue d’un procès en bonne et due forme. Dans une lettre ouverte adressée au cardinal archevêque de Bologne, Mgr Giacomo Biffi, il assurait « être prêt à retirer sa plainte si une preuve de l’existence historique de Jésus lui est fournie ».

Le procès s’est ouvert à moins de 80 jours des élections législatives et au plus fort des accusations d’ingérence portées contre l’Eglise catholique par les partis de la gauche radicale italien. (apic/ag/pr)

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