Grande-Bretagne: L’Eglise d’Angleterre prépare l’arrivée des premières femmes évêques
Londres, 8 février 2006 (Apic) L’Eglise d’Angleterre prépare l’arrivée de ses premières femmes évêques. Le Synode Général de l’Eglise anglicane cherche cependant à minimiser les risques de division qu’une telle démarche pourrait provoquer. Après un débat de trois heures, le Synode a été d’accord mardi de « prendre note » d’un rapport livré par un groupe de travail de la Chambre des Evêques qui veut aplanir le chemin vers cette ordination controversée en faisant des concessions aux opposants.
Mais en avant goût de la bataille qui se prépare, les deux camps ont laissé entendre que les propositions avancées pourraient augmenter la désunion, institutionnaliser le sexisme et porter atteinte à l’image de l’Eglise. Selon les propositions du groupe de travail, présidé par l’évêque de Guildford, Christopher Hill, tous les postes d’évêques seraient légalement ouverts aux femmes, si possible dès 2012.
Mise en garde des catholiques
Mais les paroisses qui rejettent les femmes évêques pourraient choisir d’être sous la houlette d’un évêque traditionaliste mâle. Cette voie médiane a le soutien de l’archevêque de Canterbury, Rowan Williams, mais ce pas vers l’ordination des femmes risque de coûter l’unité entre l’Eglise anglicane et l’Eglise catholique et de mettre un terme à un rêve oecuménique. Le cardinal Cormac Murphy-O’Connor, chef des quelque quatre millions de catholiques romains d’Angleterre et du Pays de Galles, a d’ores et déjà fait part de sa déception. Comme co-président durant 16 ans de la Commission internationale anglicane-catholique romaine (ARCIC), le cardinal Murphy-O’Connor a dépensé beaucoup d’énergie pour rapprocher les deux Eglises.
Le dialogue oecuménique en danger
Le Père Anthony Milner, le représentant catholique au Synode anglican, s’est également demandé comment les catholiques pourraient continuer le dialogue quand il y a tant de désaccords au sein même de l’Eglise anglicane. Dans un document adressé au Synode, la Conférence des évêques catholiques d’Angleterre et du Pays de Galles a estimé que l’ordination de femmes évêques serait un trop grand risque pour l’Eglise d’Angleterre.
Les évêques catholiques sont d’avis que l’existence de femmes évêques poserait de « sérieuses questions » sur la nature du sacrement de l’ordre. Les doutes sur la validité de leur ordination causerait immanquablement de sérieux doutes avant tout sur la validité de l’eucharistie célébrée par les prêtres concernés. Mais le Synode a également entendu les points de vue de l’Eglise Méthodiste et de l’Eglise Réformée unie, qui toutes deux ont des femmes ministres et sont d’un avis totalement opposé à celui des catholiques. (apic/times/dtel/be)
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