Rome: L’Etat de la Cité du Vatican fête son 77e anniversaire
De Rome, Ariane Rollier
Rome, 9 février 2006 (Apic) L’Etat de la Cité du Vatican fêtera ses 77 ans le 11 février 2006. Le plus petit Etat du monde existe en effet depuis la signature et la ratification des Accords du Latran par le Saint-Siège et l’Italie, en 1929.
Les Traités du Latran du 11 février 1929 ont été signés au nom du pape Pie XI et du roi Victor Emmanuel III par le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Gasparri et le président du Conseil Benito Mussolini, avant d’être ratifiés par le parlement italien le 7 juin de la même année.
Ces accords, négociés officiellement depuis 1926, ont permis de mettre fin aux dissensions existant entre le Vatican et l’Etat italien depuis 1870 et la fin des Etats pontificaux. La « loi des garanties » votée par le parlement italien en 1871 afin de garantir les prérogatives du pape, d’établir le statut du Vatican et de régler les relations entre celui-ci et l’État italien n’avait jamais été acceptée par Pie IX ni par ses successeurs.
Les accords de 1929 vont finalement déboucher sur la création d’une entité souveraine originale de 44 ha, qui fera du gouvernement central de l’Eglise catholique, le Saint-Siège, un sujet de droit public international. Ils ont donc permis son indépendance de tout pouvoir constitué dans le monde.
Le pape réside dans la Cité du Vatican, où siègent certains organismes du Saint-Siège. Chef de l’Etat du Vatican, il délègue sa fonction de représentation dans les rapports internationaux, pour les relations diplomatiques et pour la conclusion des traités, à la Secrétairerie d’Etat du Saint-Siège.
Selon la dernière édition du Code de droit canon du 2 janvier 1983, le Saint-Siège ou Siège apostolique, distinct de l’Etat de la Cité du Vatican, est constitué du souverain pontife, de la Secrétairerie d’Etat et des autres organes de la curie romaine. Cette dernière représente l’ensemble des instruments à travers lesquels le pape peut déployer l’activité de l’Eglise universelle. Elle comprend entre autres, outre la Secrétairerie d’Etat, les Congrégations, les Tribunaux, les Conseils, les Bureaux, les Commissions et les Comités pontificaux. En 2004, elle employait quelque 834 personnes, dont 134 à la Secrétairerie d’Etat.
Mise à jour de la loi fondamentale
Selon la loi fondamentale – ou Constitution – de l’Etat de la Cité du Vatican du 26 novembre 2000, qui a été substituée à la première signée par Pie XI en juin 1929, la plénitude des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire dans l’Etat revient au souverain pontife. Le pouvoir judiciaire y est néanmoins exercé en son nom par les organes constitués selon l’ordre judiciaire de l’Etat. Les organes juridiques exerçant leurs attributions au nom du pape sont un juge unique, un tribunal, une cour d’appel et une cour de cassation. Le pouvoir législatif est quant à lui exercé par une Commission composée d’un cardinal président – actuellement le cardinal américain Edmund Szoka, âgé de 78 ans – et d’autres cardinaux nommés par le pape pour cinq ans. Ceux-ci, dont fait partie le secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le cardinal Angelo Sodano, sont actuellement au nombre de six.
Enfin, le pouvoir exécutif est exercé par le président de la Commission de cardinaux, secondé par le secrétaire général et le vice-secrétaire général du Gouvernorat de la Cité du Vatican – actuellement Mgr Renato Boccardo et Mgr Giorgio Corbellini -, nommés par le pape pour cinq ans. Le président de la Commission représente l’Etat du Vatican et peut déléguer la représentation légale au secrétaire général pour l’activité administrative courante.
Ce dernier veille, outre à l’application des lois et des autres dispositions normatives, à la mise en pratique des décisions et des directives du président de la Commission, également président du Gouvernorat de la Cité du Vatican. Assisté par le vice-secrétaire général, il supervise aussi les activités administratives du Gouvernorat et coordonne les fonctions des différentes Directions et Bureaux centraux. Le fonctionnement du Gouvernorat est défini par la loi du 16 juillet 2002, signée par Jean Paul II. Il s’agit d’une mise à jour de celle du 24 juin 1969.
Les directions sont destinées au déroulement des activités « institutionnelles » de l’Etat de la Cité du Vatican. On en compte 9: la direction de la comptabilité de l’Etat, la direction des services généraux, la direction des services de sécurité et de protection civile, la direction de santé et d’hygiène, la direction des Musées, la direction des services techniques, la direction des télécommunications, la direction des services économiques et la direction des villas pontificales.
Les 7 bureaux centraux – le bureau juridique, le bureau du personnel, le bureau de l’Etat civil et de notariat, le bureau philatélique et numismatique, le bureau des systèmes d’information, l’Archive d’Etat et le bureau des pèlerins et touristes – ont, quant à eux, pour but de favoriser le déroulement de certaines activités « particulières ». L’Observatoire astronomique du Vatican constituant pour sa part un organisme autonome.
Le personnel
La direction requérant le plus de personnel est, de loin, celle des Musées, avec 400 employés début 2005, sans compter les 15 membres du bureau des ventes des publications et reproductions qui lui est lié. Elle est suivie par celle des services techniques, avec 266 employés, puis de celle des services de sécurité et de protection civile avec 143 personnes. L’Observatoire du Vatican, qui n’emploie que 19 personnes, fait figure de dernier sur la liste. Le personnel du Gouvernorat de l’Etat de la Cité du Vatican comptait ainsi, début 2005, un total de 1’562 employés.
Les résidents
En revanche, la « population vaticane », c’est-à-dire la population citoyenne ou résidente dans l’Etat du Vatican s’élève à 804 personnes début 2006, selon les données du Bureau d’Etat civil du Vatican. 558 personnes, parmi lesquelles le pape, les gardes suisses, les cardinaux résidant à Rome et les diplomates du Saint-Siège, sont en effet citoyennes du Vatican, mais seulement 233 d’entre elles y vivent. En revanche, 246 personnes n’ayant pas la citoyenneté vaticane résident au Vatican, si bien que les résidents dans la Cité du Vatican forment un total de 479 personnes.
La citoyenneté vaticane n’est pas l’expression de l’appartenance à une communauté nationale, mais la reconnaissance d’un statut particulier lié à l’exercice d’une fonction au service du Saint-Siège. La fonction cessant d’être assumée, la citoyenneté disparaît de fait. Quant à la résidence, il s’agit plus d’une réalité juridique qu’effective, l’ensemble des membres de l’administration vaticane habitant à Rome, en raison de l’exiguïté de la Cité.
Les murs et institutions
Dans la Cité du Vatican, le Saint-Siège est seul propriétaire de tous les immeubles. Un tiers de sa surface est utilisé par les constructions: basilique Saint-Pierre, salle Paul VI, palais apostoliques, musées, radio, atelier de restauration, magasins, pharmacie, Académies pontificales, gare, gouvernorat, postes, librairie éditrice, siège de l’Osservatore Romano, palais Saint-Charles où loge le Conseil pour les communications sociales, séminaires et collèges, Fabrique de saint Pierre, atelier de mosaïque, Maison sainte Marthe, églises et chapelles, dispensaire, bureaux paroissiaux. Le reste du terrain est occupé par des places, des cours et des parkings, mais surtout par les jardins, dans lesquels Benoît XVI se promène l’après-midi.
Sept portes permettent aux personnes extérieures d’accéder ou de sortir du Vatican : celle des musées au nord, la nouvelle porte à peine percée dans la muraille nord, la porte Sainte-Anne et la porte de Bronze à l’est de la Cité, l’Arc des cloches et la porte du « Petriano » au sud-est, et la porte du Pérugin au sud, sans compter l’entrée de la voie ferrée au sud de la Cité. APIC
Encadré
Le drapeau, le blason et le sceau officiels de l’Etat de la Cité du Vatican
Le drapeau officiel de l’Etat de la Cité du Vatican est, depuis 1929, constitué de deux parties séparées verticalement, une jaune adhérant à la hampe et l’autre blanche dans laquelle est représenté le blason officiel de l’Etat de la Cité du Vatican (sans son fond rouge). En héraldique, le jaune et le blanc symbolisent l’or et l’argent, représentant ici le pouvoir spirituel et temporel.
Pour sa part, le blason est constitué, sur fond rouge, de la tiare surmontant les clefs de saint Pierre croisées. Les deux clefs font référence à celles remises par le Christ à l’apôtre Pierre. Placées en sautoir, elles sont, depuis le XIVe siècle, l’insigne officiel du Saint-Siège. Celle en or, à droite, est une allusion au pouvoir sur le royaume des cieux, celle en argent, à gauche, indique l’autorité spirituelle de la papauté sur terre. Les mécanismes sont en haut, c’est-à-dire vers le ciel, et les poignées en bas, entre les mains du vicaire du Christ. Le cordon avec galons qui unit les poignées symbolise le lien entre les deux pouvoirs. La tiare papale, dont l’usage a été abandonné par Paul VI, est quant à elle formée de trois couronnes évoquant le triple pouvoir du pontife, père des rois, régent du monde et vicaire du Christ.
Quant au sceau officiel de l’Etat de la Cité du Vatican, il est constitué des clefs décussées, surmontées du trirègne, encerclées par l’épigraphe en lettres majuscules ’Etat de la Cité du Vatican’ commençant en bas à gauche et se terminant en bas à droite. Le début de l’inscription est séparé de la fin par une étoile centrale à huit pointes. L’extérieur du cercle est perlé. (apic/imedia/ar/pr)
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