La justice malgache a les mains sale selon un sondage
Antanarivo, 21 mars 2006 (Apic) La corruption est considérée par une grande partie des Malgaches comme étant l’un des trois premiers problèmes qui affectent le pays, derrière la pauvreté. C’est ce qui ressort d’un sondage récemment réalisé par le Conseil supérieur de la lutte contre la corruption (Cslcc), que vient de publier le journal en ligne « Madagascar Tribune ».
Selon l’agence Misna, qui cite le journal, le sondage a montré que, d’après 3’300 ménages et 900 fonctionnaires malgaches interrogés, les partis politiques, la police et la justice sont les instances les plus corrompues dans ce pays où, disent-ils, la « justice est malade ».
Selon une source locale, rapporte l’agence Misna, les juges et les procureurs sont complicité permanente avec des politiciens et la police. Ceci expliquant cela? Les magistrats sont mal payés dans le pays, et le budget alloué à la justice est « insuffisant. » Selon la source qui, d’après Misna, a voulu garder l’anonymat, le pays compte un magistrat pour 30’000 habitants. « La tentation de la part de magistrats mal rémunérés de prendre des pots-de-vin est très forte ».
Selon le sondage le montant des pots-de-vin se monte annuellement à environ 16 millions de dollar (20 millions de francs environs). Dans les zones rurales, les paysans sont régulièrement victimes de vols de bétail. Les auteurs ne sont cependant jamais punis.
L’ambassadeur de l’Union européenne à Madagascar, Jean-Claude Boidin, a pour sa part publiquement dénoncé « les conditions déplorables » dans les prisons malgaches. Selon Misna, Jean-Claude Bodin désapprouve la mise en détention provisoire systématique des prévenus, qui croupissent souvent dans « des conditions inhumaines », sans jugement, dans les prisons « surpeuplée ». (apic/misna/thk)
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