Taiwan: Document des évêques sur les relations sino-vaticanes
Taipei, Première à Taiwan: l’archevêque de Taipei, Mgr Joseph Cheng Tsai-fa, qui assume également la présidence de la Conférence régionale des évêques de Chine à Taiwan, a directement abordé la question de l’avenir des liens entre le Saint-Siège et Taiwan.
Mgr Joseph Cheng s’est adressé aux catholiques de Taiwan dans une lettre ouverte publiée par l’hebdomadaire de l’archidiocèse de Taipei, indique Eglises d’Asie. Le chef du collège épiscopal taiwanais a tenu à rassurer les catholiques de Taiwan en leur disant qu’une éventuelle normalisation des relations diplomatiques entre le Saint-Siège et Pékin ne signifiera pas la fin des relations entre le Saint-Siège et Taiwan.
La publication de la lettre de Mgr Joseph Cheng intervient dans un contexte marqué par des rumeurs sur une prochaine normalisation des relations entre Pékin et le Vatican, mais aussi avant que Pékin ne fâche Rome en procédant à des ordinations problématiques d’évêques non agréés par le Vatican.
Intitulée « Position et point de vue de l’Eglise catholique (de Taiwan) quant à l’établissement de relations diplomatiques entre Pékin et le Saint-Siège », la lettre commence par faire référence à l’agitation médiatique de ces derniers mois, quant à une normalisation des relations sino-vaticanes. Selon Mgr Cheng, ces informations ont semé une certaine confusion dans l’esprit de nombre de catholiques à Taiwan, qui mérite d’être apaisée.
Sur l’avenir des relations entre Taiwan et le Saint-Siège, Mgr Cheng note que le retour de la nonciature à Pékin signifierait uniquement que les relations entre la Chine et le Saint-Siège reviennent à la situation qui était celle d’ »avant 1952, date à laquelle la nonciature s’est installée à Taipei, du fait de la politique de la Chine communiste ». L’expulsion de Chine populaire du nonce a eu lieu en 1951, deux années après la prise du pouvoir par les communistes, et l’installation du nonce à Taipei s’est faite l’année suivante, en 1952.
Une vieille question
En cas de normalisation des relations sino-vaticanes, ajoute encore Mgr Cheng, le Vatican peut tout à fait mettre en place un consulat ou un bureau de représentation à Taipei et son représentant suivra les affaires de l’Eglise à Taiwan comme auparavant. « Le Saint-Siège ne représente pas uniquement un Etat, mais aussi l’Eglise catholique. Comment peut-on dire que le Vatican romprait ses relations diplomatiques avec Taiwan? », s’interroge Mgr Cheng.
Dans une interview donnée à des journalistes après la parution de cette lettre, Mgr Cheng a précisé que son intention était de clarifier le problème des relations diplomatiques, étant donné que, selon lui, une grande majorité des catholiques à Taiwan comprennent les intentions du pape sur ce dossier et que seul un petit nombre n’accepte pas les changements à venir. « Il est clair que nous ne pouvons pas nous montrer égoïstes et demander au pape de ne se soucier que de Taiwan », a-t-il précisé, ajoutant que les évêques de Taiwan discuteront du sujet et publieront un document une fois que les relations entre le Saint-Siège et Taiwan auront évolué. Il a aussi ajouté que cela faisait « des décennies » que les catholiques à Taiwan entendaient parler d’une possible normalisation des relations sino-vaticanes. (apic/eda/pr)
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