Varsovie: Voyage de Benoît XVI en Pologne

« Mon voyage n’est pas sentimental »

Varsovie (Pologne) Benoît XVI a affirmé, le 25 mai que son voyage en Pologne n’était « pas simplement un voyage sentimental » sur les traces de Jean Paul II, mais un véritable « itinéraire de foi ».

Le pape, qui s’exprimait depuis le tarmac de l’aéroport de Varsovie dans un discours en polonais alterné d’italien, a souhaité que sa visite « soit un temps de fraternité, de bienveillance et d’espérance » pour tous, en en rappelant les différentes étapes.

« Je suis heureux de pouvoir aujourd’hui être parmi vous sur la terre de la République polonaise. J’ai beaucoup désiré cette visite dans ce pays (..) dont venait mon bien-aimé prédécesseur, le serviteur de Dieu Jean Paul II », a déclaré Benoît XVI. Qui a commencé son discours par quelques mots en polonais. « Je suis venu pour suivre ses traces, le long de l’itinéraire de sa vie, de son enfance jusqu’à son départ pour le mémorable conclave de 1978 ».

« Sur ce chemin, je veux rencontrer et mieux connaître les générations de croyants qui l’ont offert au service de Dieu et de l’Eglise. Celles, aussi, qui sont nées et ont mûri pour le Seigneur sous sa conduite pastorale de prêtre, d’évêque et de pape », a expliqué le pape allemand. Et de souligner « notre cheminement commun sera accompagné de la devise ’restez forts dans la foi’ ».

« Je le rappelle depuis le début pour affirmer qu’il ne s’agit pas simplement d’un voyage sentimental, même si mon périple est aussi valide sous cet aspect. Il s’agit d’un itinéraire de foi, inscrit dans la mission que le Seigneur m’a confiée », a alors déclaré Benoît XVI.

Pour ceux qui n’ont pas la grâce de la foi.

« Moi aussi je veux puiser à la source abondante de votre foi, qui jaillit de façon ininterrompue depuis plus d’un millénaire ». « Je vous demande de m’accompagner par la pensée et la prière, afin que ce voyage soit fructueux pour nous tous et nous porte à l’approfondissement et au renforcement de notre foi », a-t-il aussi lancé.

« Pour ceux qui n’ont pas la grâce de la foi, mais nourrissent dans le coeur une bonne volonté, que ma visite soit un temps de fraternité, de bienveillance et d’espérance », a souhaité le pape. « Que ces valeurs éternelles de l’humanité constituent un fondement solide pour créer un monde meilleur, dans lequel chacun puisse trouver la prospérité matérielle et la félicité spirituelle », a-t-il insisté.

Dans son bref discours, Benoît XVI a adressé un mot aux autorités politiques, présentes sur le tarmac, ainsi qu’aux nombreuses autorités ecclésiastiques et à toute l’Eglise en Pologne. Il a aussi salué les représentants de l’Eglise orthodoxe, de l’Eglise évangélique d’Augsbourg et des autres Eglises et communautés ecclésiales. « Je le fais aussi envers la communauté juive et les fidèles de l’Islam », a-t-il ajouté.

Benoît XVI s’est par ailleurs arrêté sur chacune des étapes de son voyage, Varsovie, Cracovie, Czestochowa, Wadowice, Kalwaria, Lagiewniki et la cathédrale de Wawel, en expliquant le sens pour chacune. « J’espère que ces rencontres porteront des fruits abondants pour notre foi commune dans le Christ et pour les réalités sociales et politiques dans lesquelles vivent les hommes et les femmes d’aujourd’hui ».

« Rencontrer les survivants de la terreur nazie »

« A Auschwitz, j’espère rencontrer surtout les survivants des victimes de la terreur nazie, provenant de différentes nations, qui ont souffert de la tragique oppression », a-t-il aussi affirmé. « Nous prierons tous ensemble afin que les plaies du siècle dernier guérissent sous le pansement que le Dieu bon nous indique, nous appelant au pardon réciproque, et qu’il nous offre dans le mystère de sa miséricorde ».

Benoît XVI a prononcé son discours devant le président de la République polonaise Lech Kaczynski, qui s’était adressé auparavant à lui, en polonais. « Bienvenue dans notre patrie, au chef de l’Eglise catholique et au chef de la Cité du Vatican », lui avait-il lancé, sous les applaudissements des nombreux fidèles venus l’accueillir à l’aéroport de Varsovie, agitant de petits drapeaux. Le président a beaucoup remercié le pape d’avoir choisi la Pologne comme premier voyage apostolique. Il a aussi remercié Benoît XVI de « son amitié » avec Jean Paul II, qualifiant ce lien particulier « de don pour continuer à cheminer avec lui ». « Nous vous attendons comme nous avons toujours attendu Jean Paul II », a-t-il ajouté.

Le président catholique a finalement parlé de la réconciliation entre la Pologne et l’Allemagne, deux pays proches géographiquement mais encore divisés. « Aujourd’hui nous devenons proches », a-t-il dit.

Benoît XVI, vêtu de blanc, avait l’air souriant et détendu. Atterrissant à 11h, il a été accueilli par le cardinal Josef Glemp, primat de Pologne et archevêque de Varsovie ainsi que par le cardinal Stanislas Dziwisz, archevêque de Cracovie qui fut secrétaire particulier de Jean Paul II. Après avoir reçu les traditionnels honneurs militaires réservés au chef d’Etat, le pape a salué les évêques polonais présents sur le tarmac avant de monter dans sa voiture panoramique pour se rendre à la cathédrale de Varsovie. (apic/imedia/ar/vb)

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