« Cette visite a été une grande réussite », selon Mgr Edwin F. O’Brien
Nashville, 2 juin 2006 (Apic) Le rapport sur l’inspection des séminaires américains et des maisons de formation sacerdotale catholiques, ordonnée l’an dernier par le Vatican, est attendu pour cet automne. Selon Mgr Edwin F. O’Brien, de l’archidiocèse aux armées des Etats-Unis, la « visite apostolique » – un voeu émis il y a déjà quatre ans suite au scandale de pédophilie frappant le clergé – arrive à son terme.
« Je pense que cette visite a été une grande réussite, » a déclaré Mgr O’Brien lors de la rencontre 2006 des médias catholiques à Nashville, au Tennessee. Ancien recteur de deux séminaires – le « North American College », le séminaire américain de Rome, et celui de l’archidiocèse de New York, St. Joseph’s in Dunwoodie – c’est lui qui a été chargé de coordonner les « visites apostoliques » des séminaires pour le compte de la Congrégation romaine pour l’Education catholique. Cette dernière supervise la formation dans les séminaires à travers le monde.
C’est en avril 2002 – lors d’une réunion spéciale à Rome des cardinaux américains et des responsables de la Conférence épiscopale des Etats-Unis avec de hauts responsables du Vatican à Rome pour discuter de la crise de l’Eglise américaine – que le principe de cette « visite apostolique » avait été adopté. Il s’agissait notamment, dans le contexte de la crise des abus sexuels commis par des membres du clergé, d’insister sur la nécessité de rester fidèle aux enseignements de l’Eglise, spécialement en ce qui concerne la morale.
Une étude approfondie des critères de compatibilité des candidats avec le sacerdoce est nécessaire, avait-il été décidé. Mgr Edwin F. O’Brien, archevêque aux armées basé à Washington, avait déclaré au journal américain « National Catholic Register » que des homosexuels actifs ou ayant de forts penchants homosexuels ne devraient pas être acceptés au séminaire, même si leurs dernières activités homosexuelles ont eu lieu il y a une décennie.
156 séminaires et maisons de formation religieuse inspectés
L’inspection de plus de 156 maisons de formation religieuse et de séminaires diocésains et de congrégations religieuses a été mise en place dans le sillage du scandale des abus sexuels qui touche l’Eglise américaine depuis 2002. L’enquête est menée par une commission comprenant 117 évêques et prêtres responsables de séminaires, nommés par la Congrégation vaticane pour l’éducation catholique. Ils ont été chargés de visiter en petits groupes chaque séminaire pendant au moins quatre jours.
Cette commission doit également examiner les critères d’admission des candidats et les divers aspects de la formation des prêtres, y compris la formation intellectuelle des séminaristes dans le domaine de la théologie morale – à la lumière de « Veritatis Splendor », l’encyclique du pape Jean Paul II de 1993 sur les fondements de la doctrine morale de l’Eglise – et les programmes de formation humaine et spirituelle. Il s’agit de s’assurer qu’ils puissent vivre fidèlement leur vie de chasteté et de célibat.
Elle est aussi chargée de constater s’il y a des soupçons d’activités homosexuelles dans les séminaires visités. Mais les « inspecteurs » doivent également voir si les séminaristes sont préparés à répondre au relativisme moral auquel ils devront faire face dans la société actuelle.
Pas une « croisade pour éliminer l’immoralité »
Le grand battage médiatique au début de ces visites a fait penser à certains que cela allait devenir une croisade pour éliminer l’immoralité, a relevé Mgr O’Brien, « mais ce n’était pas le sujet et je pense que les phobies qui circulaient ont vite été dissipées ». L’archevêque aux armées a déclaré qu’une seule institution – qu’il n’a pas voulu nommer – a eu une réaction négative face à l’annonce de la visite, « mais très généralement, nous avons reçu un excellent accueil ». A la fin de ce processus, a souligné Mgr O’Brien, chaque séminaire va recevoir son propre rapport, « mais la question est de savoir s’il sera rendu public ». L’archevêque reconnaît toutefois qu’il va être difficile de garder confidentiels les résultats de ces visites apostoliques. (apic/cns/be)
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