Cap Vert: deuxième jour de la 45e visite pastorale du pape (260190)

Mise en garde contre « l’appât facile » des sectes et du spiritisme

Praia, 26 janvier (APIC/CIP) Pour son deuxième jour au Cap Vert, Jean Paul

II a gagné vendredi l’île de Sao Vicente, pour une célébration de la parole

au Stade de Mindelo. A cette occasion, le pape a évoqué les difficultés

auxquelles sont confrontés les Capverdiens. De retour à Praia pour y célébrer une messe, le pape a condamné toute forme de discrimination. Dans le

discours qu’il a alors prononcé, il a déclaré ne pas exclure que subsistent les cicatrices de l’héritage de l’esclavage.

« Votre pays, a déclaré le pape devant les fidèles, s’efforce, non sans

succès, de trouver la voie d’un progrès constant. Mais il faut reconnaître

que pour beaucoup, les conditions de vie continuent d’être très dures ». Et

d’évoquer le climat défavorable: production agricole trop faible pour garantir l’autosuffisance alimentaire en raison d’un sol peu fertile, manque

de perspectives réelles face à l’avenir… Tout cela, a-t-il dit, force de

nombreux Capverdiens à choisir la voie de l’immigration. Face à cette situation « délicate », Jean Paul II a lancé un appel aux organisations intéressées, leur demandant de venir en aide au migrant pour que celui-ci puisse

sauvegarder sa dignité et participer de façon responsable à la vie communautaire et sociale de son pays d’accueil.

Jean Paul II a ensuite mis en garde contre l’indifférence religieuse,

« la tentation dangereuse des temps modernes ». Lutter pour le progrès, a-til indiqué, ce n’est pas devenir prisonnier du mythe du progrès économique.

Beaucoup sont en effet tentés de délaisser la pratique religieuse, obnubilés qu’ils sont par des intérêts matériels, le succès, la carrière ou le

prestige social. Le pape a encore mis en garde contre « l’appât facile et

séduisant » des sectes et du spiritisme, en précisant que l’Evangile « n’est

pas contre le progrès lorsqu’il s’agit d’un progrès authentique ».

Les cicatrices de l’esclavage

De retour à Praia, la capitale, Jean Paul II a célébré une messe sur

l’esplanade Cuebra Camela, face à la mer. Il y a condamné toute forme de

discrimination, rappelant que les Iles du Cap Vert n’ont pas été seulement

dans le passé un lieu stratégique uniquement pour le négoce et la guerre,

mais aussi, « hélas », pour l’abominable commerce de personnes humaines, aux

temps de l’esclavage ». Le pape a dit ne pas exclure que subsistent dans la

culture capverdienne « des cicatrices de cet héritage », avant de s’exclamer:

« Non aux discriminations de tous genres; jamais plus de l’esclavage de

l’homme par l’homme; jamais plus de formes de violence qui minent la dignité des personnes, jamais plus la négation des droits de Dieu sur l’homme! »

Jean Paul II a également évoqué la célébration, le 25 janvier, de la

fête de la conversion de saint Paul, qui est intimement liée à l’annonce,

par Jean XXIII, de la convocation du Concile Vatican II. « Ce concile a

constitué un événement de grande importance pour toute l’Eglise, fondée sur

les Apôtres, et a inauguré une nouvelle phase de sa vie », a relevé le pape.

Avant d’ajouter: « Il a donné une nouvelle impulsion à la collégialité

épiscopale et favorisé un nouvel esprit de coresponsabilité et de plus

grande collaboration entre ses membres: prêtres, religieux et laïcs ».

Le pape a enfin indiqué que l’initiative de convoquer une assemblée particulière du Synode des évêques africains est à situer dans cette logique

du Concile Vatican II. (apic/jt/pr)

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