Brésil: Les méthodistes du Brésil rejettent toute coopération avec les catholiques
Brasilia, 21 juillet 2006 (Apic) Le Conseil général de l’Eglise méthodiste du Brésil a décidé de se retirer des organismes interconfessionnels dont sont membres l’Eglise catholique romaine et les groupes non chrétiens.
« Il s’agit d’un grand pas en arrière », a déclaré à l’Agence de communication d’Amérique latine et des Caraïbes (ALC) l’évêque méthodiste Adriel de Souza Maia à la suite de la décision prise lors de la réunion du Conseil général de l’Eglise, tenue du 10 au 16 juillet à Aracruz, dans l’Etat brésilien d’Espirito Santo.
Cette décision, négation de l’oecuménisme, implique que l’Eglise méthodiste devra se retirer du Conseil national des Eglises chrétiennes du Brésil (CONIC), dont l’évêque de Souza Maia est le président. A noter que les sectes naissent à la vitesse grand V au Brésil.
« Un examen approfondi de la situation doit être fait d’un point de vue juridique », a-t-il déclaré, précisant qu’il était incapable de dire s’il était toujours le président du Conseil des Eglises.
Le CONIC comprend en tant que membre de plein droit la Conférence nationale des évêques (catholiques) du Brésil (CNBB).
La décision est intervenue quelques jours seulement avant la réunion du Conseil méthodiste mondial (WMC) à Séoul, la capitale sud-coréenne. Le WMC devait apposer à cette occasion sa signature à la Déclaration commune sur la doctrine de la justification, approuvée par la Fédération luthérienne mondiale et l’Eglise catholique romaine en 1999.
Environ 73 % des 188 millions d’habitants du Brésil se considèrent catholiques romains, selon le recensement de 2000, alors que l’Eglise méthodiste du Brésil compte 162’ 000 membres.
Le pasteur méthodiste Western Clay Peixoto, Secrétaire exécutif du CONIC, a affirmé que la décision de se retirer des organismes oecuméniques allait à l’encontre des principes doctrinaires et pastoraux de l’Eglise.
« C’est une décision politique », a-t-il expliqué, faisant référence à la croissance rapide du mouvement charismatique, perçu comme sectaire et fondamentaliste au sein de l’Eglise méthodiste du Brésil. L’évêque de Souza Maia a expliqué que le collège des évêques de l’Eglise avait fait parvenir une lettre pastorale au Conseil général, soulignant l’engagement oecuménique des méthodistes dès l’époque de John Wesley, le fondateur du méthodisme, jusqu’à aujourd’hui.
L’appel des évêques ne s’est cependant pas reflété dans la décision du Conseil général. Le débat, très intense, a pris fin le 15 juillet avec l’approbation d’un retrait de l’Eglise méthodiste des organismes oecuméniques, par 79 voix contre 50 et quatre abstentions. (apic/eni/pr)
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