Etats-Unis: Mgr Milingo, prélat excommunié, défend le mariage des prêtres
Washington, 28 septembre 2006 (Apic) Mgr Emmanuel Milingo, archevêque zambien excommunié mardi de l’Eglise catholique pour avoir ordonné quatre évêques mariés, a dénoncé mercredi à Washington l’obligation de célibat des prêtres.
« Nous avons un seul et unique objectif, la restauration d’un clergé marié dans l’Eglise catholique occidentale », a déclaré Mgr Milingo, 76 ans, dans un communiqué distribué lors d’une conférence de presse, en insistant sur la pénurie de prêtres.
« Nous avons presque 25’000 prêtres mariés aux Etats-Unis et 150’000 dans le monde qui ne sont pas appelés à servir dans cette Eglise médiévale qui impose le célibat », a-t-il dénoncé.
Le prélat africain, exorciste et marié à une adepte de la secte Moon, que le Vatican a plusieurs fois tenté de rappeler à l’ordre, a reçu la peine la plus sévère de l’Eglise, une excommunication automatique (« latae sententiae »), pour avoir ordonné un archevêque et trois évêques mariés. Ces ordinations ont été déclarées illégales par le Vatican.
Mgr Milingo, placé sous surveillance par l’Eglise dans un village italien, s’était enfui il y a quelques mois, avant de réapparaître en juillet à Washington, aux côtés de son épouse, pour annoncer la création de l’association « Married priests now » (Des prêtres mariés maintenant). « Le mariage est un sacrement et une vocation plus honorable que le célibat. C’est une question de discernement pour l’Eglise dans son ensemble », juge-t-il.
Les cas d’excommunication
Le dernier cas connu d’excommunication était celui de Mgr Marcel Lefebvre et Mgr Antonio de Castro Mayer, pour les ordinations épiscopales illicites auxquelles ils avaient procédé en 1988 à Ecône, rappelle pour sa part « La Croix ». Qui relève que la privation du droit de recevoir ou de donner les sacrements, l’excommunication, est la peine la plus grave encourue dans l’Eglise.
« Toutefois, le code de droit canonique prévoit aussi neuf cas d’excommunication latae sententiae, c’est-à-dire automatique, encourue sans qu’il soit nécessaire de la prononcer par jugement ou décret: apostasie (rejet total de la foi par un baptisé), hérésie (doute ou négation obstiné d’une vérité de foi), schisme (refus de soumission au pape ou de communion avec les membres de l’Eglise), profanation des espèces consacrées, violence physique contre le pape, absolution par un prêtre de la personne avec laquelle il a enfreint le 6e commandement, consécration d’un évêque sans l’aval du Saint-Siège (la peine s’étendant à ceux qui ont reçu cette ordination illicite), violation du secret de confession, procuration d’un avortement ».
Sur le fond, écrit le quotidien catholique français, la personne excommuniée se retrouve exclue de la pleine communion de l’Église mais a toujours la possibilité de revenir. « L’excommunication n’est pas l’exclusion de l’Eglise mais seulement l’exclusion des sacrements, explique le P. Jean Werckmeister, professeur de droit canonique à la faculté de théologie catholique de Strasbourg. C’est ce qu’on appelle une « peine médicinale », le but étant de guérir le coupable ».
L’excommunication peut donc être levée par l’absolution donnée au cours de la confession. « On considère qu’il est guéri quand il vient demander le pardon », résume le Père Werckmeister. (apic/ag/cx/pr)
webmaster@kath.ch
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/etats-unis-mgr-milingo-prelat-excommunie-defend-le-mariage-des-pretres/