Une interview du cardinal Decourtray au Figaro qui fait du bruit

Paris : dangers de connivence entre l’Eglise et le communisme (100190)

Paris, 10janvier(APIC) Dans une interview accordée au quotidien le « Figaro » du 5 janvier, le cardinal Albert Decourtray, archevêque de Lyon et président de la Conférence des évêques de France exprime sa joie devant les

événements survenus récemment en Europe centrale tout en rappelant que le

pape Pie XI, dans son Encyclique « Divini Redemptoris » avait déjà qualifié

le communisme d’ »intrinsèquement pervers ».

L’archevêque de Lyon rappelle le rôle prophétique joué par Jean Paul II

qui, depuis des années, répète que l’Europe « avec ses deux poumons », celui

de l’Ouest et celui de l’Est, ne saurait se limiter à l’Europe occidentale.

Il renvoie à leurs « microcosmes » tous ceux qui, y compris Mgr Jacques Gaillot, évêque d’Evreux, émettent des critiques à l’égard du pape et de

l’Eglise.

« Cette idéologie-là (le communisme) est effectivement intrinsèquement

perverse, a déclaré le cardinal. Nous venons d’en avoir la preuve. Il est

vrai, heureusement, que les hommes sont souvent supérieurs à l’idéologie.

La manière dont ils se comportent est meilleure que l’idéologie à laquelle

ils se réfèrent ». Pour Mgr Decourtray, au lendemain de la seconde Guerre

mondiale, un certain nombre de pasteurs, se situant dans une perspective

essentiellement missionnaire, « sensibles à l’indifférence, voire à l’hostilité des masses à l’égard de l’Eglise », ont davantage insisté « sur la compréhension que nous devions leur témoigner que sur les risques que l’idéologie leur faisait courir. Ce n’était pas un oubli de la perversité du matérialisme dialectique ».

« Une certaine connivence » entre l’Eglise et le communisme

« Dans un souci de maintenir la communion avec les plus engagés, on s’est

laissé entraîner à une certaine connivence », affirme encore l’archevêque de

Lyon. On ne sait s’il faisait vraiment allusion, comme le laisse entendre

le journaliste du « Figaro », à « certains évêques, compagnons de route de

l’Action Catholique Ouvrière (ACO) et qui ont accepté sans faire une analyse suffisante, les choix politiques de celle-ci, choix qui se confondaient

du reste avec ceux du mouvement ouvrier (de la CGT et du Parti communiste) ».

Aujourd’hui, pour certains, un évêque français incarne cette « connivence »: Mgr Jacques Gaillot, évêque d’Evreux. Ce dernier avait signé avec le

cardinal Decourtray, le 15 février 1989, un accord dont, selon le « Figaro »,

Mgr Gaillot « ne tient aucun compte » : « Cette affaire est très douloureuse

pour moi. J’avoue que je suis surpris et déçu. J’attendais de cet accord,

que nous avions signé dans un climat de grande confiance, un comportement

différent », a déclaré Mgr Decourtray. L’archevêque de Lyon regrette l’attitude des catholiques qui critiquent le pape ou l’Eglise : « Le meilleur conseil qu’on pourrait donner à ces censeurs serait d’aller voir ailleurs ce

qui se passe. Ces personnes vivent beaucoup trop repliées sur elles-mêmes ».

Les propos du cardinal Decourtray ont été complétés le lendemain par le

cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris, qui estime que tout

l’Occident est coupable de connivence avec le marxisme : « Ce n’est pas l’Eglise qui est en cause, c’est l’Occident… On ne peut accuser l’Eglise de

manque de courage et de lucidité. Cela a été le fait de tout l’Occident ! ».

(apic/mjh/cor)

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