France: Evêques de la Région de l’Est inquiets face à la réintroduction de la messe tridentine
Besançon, 31 octobre 2006 (Apic) Les évêques de la province ecclésiastique de Besançon et les évêques des diocèses concordataires de Strasbourg et de Metz ont exprimé leurs vives inquiétudes à propos des récentes décisions romaines concernant la création de l’Institut du Bon Pasteur visant à accueillir des prêtres traditionalistes exclus de la Fraternité saint Pie X et l’éventualité de la publication d’un Motu Proprio du pape Benoît XVI qui généralise la célébration de la messe St Pie V, selon le rite tridentin.
Dans le cadre de l’I.R.E.P (Instance Régionale Evêques Prêtres), les évêques de la province ecclésiastique de Besançon et les évêques des diocèses concordataires de Strasbourg et de Metz se sont mis d’accord pour exprimer d’une seule voix leur inquiétude relative aux récentes décisions du Saint-Siège.
Réunis, le 25 octobre 2006 à Lons-le-Saunier, dans le cadre de l’Instance Régionale Evêques-Prêtres, les évêques de la Province ecclésiastique de Besançon et les évêques des diocèses concordataires de Strasbourg et de Metz ont décidé de faire part au Saint-Siège de leurs inquiétudes suscitées par la création de l’Institut du Bon Pasteur, dans l’archidiocèse de Bordeaux, et l’éventualité de la publication d’un Motu proprio du pape Benoît XVI généralisant l’usage du rite tridentin pour la célébration de la messe.
Les évêques, « soucieux du bien commun et de l’unité de l’Eglise, ont pris cette initiative en raison du trouble ressenti par beaucoup de fidèles, de diacres et de prêtres de leurs diocèses respectifs », peut-on lire dans leur communiqué.
Mise en cause du Concile Vatican II ?
Estimant que la liturgie est l’expression de la théologie de l’Eglise, les évêques redoutent que la généralisation de l’usage du Missel romain de 1962 ne relativise les orientations du Concile Vatican II. « Une telle décision risquerait aussi de mettre à mal l’unité entre les prêtres, autant qu’entre les fidèles », peut-on lire.
Depuis de nombreuses années, d’importants efforts de formation liturgique ont été réalisés. Les évêques s’en réjouissent et encouragent leurs diocésains à poursuivre le travail engagé, selon le communiqué signé par Mgr André LACRAMPE, archevêque de Besançon, Mgr Claude SCHOCKERT, évêque de Belfort-Montbéliard, Mgr Jean-Louis PAPIN, évêque de Nancy et Toul, Mgr Jean LEGREZ, évêque de Saint-Claude, Mgr Jean-Paul MATHIEU, évêque de Saint-Dié, Mgr François MAUPU, évêque de Verdun, Mgr Joseph DORÉ, administrateur apostolique de Strasbourg, Mgr Christian KRATZ, évêque auxiliaire de Strasbourg, Mgr Jean-Pierre GRALLET, évêque auxiliaire de Strasbourg, et Mgr Pierre RAFFIN, évêque de Metz.
« On est inquiet, préoccupé », a estimé Mgr André Lacrampe, président de la province ecclésiastique de Besançon, qui redoute une remise en cause du Concile Vatican II (1962-1965) symbolisant l’ouverture au monde moderne de l’Eglise catholique. La célébration de la messe en latin « risque d’exacerber les oppositions et de décourager celles et ceux qui vivent des souffles de Vatican II », a expliqué Mgr Lacrampe.
Les projets du Vatican ne concernent pas que l’aspect liturgique, mais aussi « tout ce qui touche au rapport entre l’Eglise et le monde, le dialogue oecuménique, le dialogue interreligieux », a-t-il rappelé. (apic/com/be)
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