L’Eglise luthérienne exprime « son chagrin et ses regrets »
New York, 21 novembre (Apic) L’Eglise évangélique luthérienne d’Amérique (ELCA) a formellement présenté des excuses pour les persécutions commises par les luthériens envers les anabaptistes en Europe au XVIe siècle, indique l’Agence oecuménique ENI.
Dans un communiqué approuvée par le Conseil d’administration de l’ELCA, réuni mi-novembre à Chicago, l’Eglise a exprimé « son chagrin et ses regrets profonds et éternels pour les persécutions et les souffrances subies par les anabaptistes au cours des conflits religieux du passé ».
Les anabaptistes font remonter leurs origines aux réformateurs et dissidents religieux radicaux de l’Europe du XVIe siècle, qui insistaient sur la nécessité de baptiser les chrétiens, même ceux qui avaient déjà été baptisés dans leur enfance. Leurs descendants forment aujourd’hui des groupes religieux comme les amish, les hutterites et les mennonites.
La déclaration luthérienne rejette formellement les appels lancés à l’époque par les réformateurs de l’Eglise, Martin Luther et Philipp Melanchton, qui avaient affirmé que les autorités devaient punir les anabaptistes pour leur enseignement, qui ne correspondait pas à la doctrine luthérienne. La Confession d’Augsbourg, confession de foi centrale des luthériens, condamne clairement les anabaptistes pour leur pratique du baptême adulte.
La déclaration des luthériens des Etats-Unis, datée du 16 novembre, « répudie l’utilisation des autorités gouvernementales pour punir des individus ou des groupes qui sont en désaccord théologique avec l’Eglise ».
La plus grande Eglise luthérienne des Etats-Unis chercherait, par cette déclaration, à améliorer ses relations avec l’Eglise mennonite des Etats-Unis et d’autres groupes chrétiens qui sont issus des réformateurs anabaptistes.
Par ailleurs, la déclaration reconnaît que « la situation qui prévalait au XVIe siècle n’a plus cours au XXIe siècle, » a expliqué au service de presse ELCA News Service le pasteur Randall R. Lee, responsable luthérien des affaires oecuméniques. « Les condamnations contenues dans les confessions luthériennes étaient peut-être très importantes à l’époque, mais elles ne le sont plus autant aujourd’hui et pour l’avenir, » a-t-il expliqué.
Le pasteur Lee a souligné que la déclaration prévoyait la création d’une fondation pour la coopération internationale entre la Fédération luthérienne mondiale et la communauté mennonite mondiale. (apic/eni/pr)
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