Congo RDC: Message des évêques au nouveau gouvernement Kabila
Kinshasa, 7 décembre 2006 (Apic) « Après les élections, il est urgent de réconcilier les Congolais et respecter l’opposition démocratique dans le pays: réconciliation entre le peuple et ses dirigeants, les dirigeants entre eux, le peuple avec lui-même », écrivent les évêques du Congo RDC.
Le message des évêques a été publié à l’occasion de l’investiture de Joseph Kabila, premier président élu au suffrage universel direct depuis l’indépendance du pays.
Les réflexions de la Conférence épiscopale de la République démocratique du Congo (Cenco) sont contenues dans un message au pays au terme d’une conférence plénière, qui s’est conclue mercredi à Kinshasa, jour de l’investiture du nouveau président Joseph Kabila.
Dans le document, cité par Misna, les évêques félicitent Kabila, mais aussi « les perdants pour l’attitude digne et responsable dont ils ont fait preuve, en acceptant les résultats des scrutins dans l’intérêt supérieur de la nation et pour sauvegarder la paix » et « tous les élus du peuple », auxquels ils demandent d’être au « service du bien commun et du développement intégral et solidaire de notre peuple dans la justice et la paix ».
La déclaration contient aussi un long paragraphe adressé au nouveau gouvernement. Parmi les urgences du pays, la conférence épiscopale signale la libération des prisonniers politiques, comme geste concret de réconciliation et la recherche des personnes disparues, pour qu’elles retrouvent leur famille. « Le moment est venu d’exiger pour le pays la création d’un fonds international pour sa reconstruction, en guise de réparation pour les dommages des guerres successives d’agression. Par ailleurs il est impérieux que les Etats de la sous-région s’engagent solennellement à la paix par la signature d’un pacte de non-agression ».
Il est en outre demandé au nouveau gouvernement de « prendre à coeur quelques tâches primordiales » comme « la création d’une armée nationale en vue de garantir la stabilité du pays, car l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale ne sont pas négociables »; le problème du taux élevé d’analphabétisme, la lutte contre la pauvreté et le besoin urgent de reconstruire les voies de communication, celles ferroviaires, navales et routières, détruites par la guerre, des problèmes qui ont provoqué « l’enclavement de certaines populations, coupées du reste du pays et ignorées par l’État ».
Par ailleurs, les évêques congolais sollicitent la création, « dès la première année de la prochaine législature », d’un Conseil économique et social, prévue par la Constitution de la IIIe République (art.208), au niveau national, et par la suite au niveau de chaque Province. Il devrait consentir de faire face à certains des maux majeurs du pays : « les conditions d’extrême pauvreté et les structures économiques injustes qui sont à l’origine de grandes inégalités ». (apic/misna/pr)
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