Ile Maurice : Ce pays de l’Océan indien a sa «Mère Teresa»

Miss Bernadette, la Mère Noël des pauvres de Port-Louis

Port-Louis, 27 décembre 2006 (Apic) L’Île Maurice, petit pays de l’océan indien, a sa « Mère Teresa ». Depuis plus de 30 ans, Soeur Bernadette Camouin, une religieuse de la congrégation de Bon Secours, veille, assiste et se dévoue pour les pauvres de Cité-La-Ferme et de Camp-La-Paille à Bambous, un quartier de Port-Louis, la capitale, rapporte le quotidien « L’express de Port-Louis ».

Le journal ne tarit pas d’éloge sur cette religieuse, surnommée « Miss Bernadette ». Elle a préféré renoncer à tous les privilèges et avantages de la vie pour mettre au service des pauvres. Elle le fait depuis l’âge de 18 ans, quand elle s’est engagée avec les religieuses de sa congrégation. Elle a tout fait pendant sa vie religieuse, s’occupant tantôt des lépreux, tantôt des pensionnaires des couvents et des enfants des crèches.

A Port-Louis, tout le monde connaît cette « Mère Noël ». Elle gère une école maternelle dans le quartier de Bambous. C’est toujours vers elle que les plus démunis se tournent pour chercher conseil ou obtenir une aide. Elle répond toujours à leur appel. Elle accompagne des analphabètes pour des démarches administratives. Les personnes, sans grands moyens de défense, font appel a elle pour des dettes non payées. « C’est une façon de les encourager », a-t-elle déclaré au journal.

Un habitant de la Cité-La-Ferme a rappelé, avec émotion, qu’un jour, quand sa maison avait pris feu, c’est Miss Camouin qui avait acheté de feuilles de tôle pour lui. « Elle était intervenue auprès d’un grand fournisseur pour avoir des feuilles de tôle à crédit et c’est elle qui a réglé la note ». L’état mauricien est frappé par le dynamisme et la disponibilité de cette religieuse hors pair. Les responsables du Fonds pour l’intégration des groupes vulnérables (Trust fund for the integration of the vulnerable groups) ont salué « le travail abattu par Miss Camouin ».

L’envie d’aller vers les autres était plus forte

Soeur Bernadette a rappelé que son engagement en faveur des nécessiteux a commencé très tôt. Dès 18 ans, elle sentait qu’ailleurs des personnes avaient besoin d’elle: les pauvres. Elle s’est mise alors à prier. « L’envie d’aller vers les autres était plus forte », a-t-elle dit. Puis elle a confié ce désir aux prêtres qui l’encadraient et à la Mère supérieure. Elle avait trouvé sa voie. Les autres religieuses pensaient qu’elle allait commettre une erreur et lui demandent de réfléchir. « Même la Mère générale m’a demandé par écrit que je réfléchisse ». Mais le souhait de servir les pauvres était plus fort.

En 1973, sa congrégation l’envoie à Île Maurice. Une occasion pour elle de réaliser son voeu. Pour arriver à ce but, elle quitte la communauté pour une paroisse locale dont le curé cherchait à fonder un foyer avec des laïcs. Elle accepte cette proposition, vivant dans une minuscule salle. Le groupe de laïcs fonde alors un collège technique pour aider les jeunes de la région. Elle découvre, par la suite deux quartiers pauvres de Port-Louis: Camp-La-Paille et Cité-La-Ferme. Pendant qu’elle est encore au foyer, elle entame son action envers les indigents. Elle fait, en même temps, la connaissance d’un couple dont un fils est handicapé. Cette famille l’héberge toujours.

Tout le monde la sollicite

Devenue habitante du quartier, Soeur Bernadette Camouin devient peu à peu incontournable dans la vie de beaucoup de personnes. Tout le monde la sollicite. Elle quitte définitivement le Foyer des laïcs pour se consacrer uniquement aux pauvres de ces deux quartiers. Les habitants ne veulent pas qu’elle parte ailleurs. Elle fonde ainsi le Centre de l’Amitié à Camp-La-Paille, et ouvre une école maternelle en 1987 dans un local qu’elle construit avec des feuilles de tôle rouillées. Elle utilise des sacs de jute en guise de portes. Et puis, des bienfaiteurs vont la soutenir et l’école est maintenant construite en béton. Il y a même une crèche. Les parents ne paient qu’une somme dérisoire. « Il n’est pas question de faire du business », fait-elle remarquer. Il y a aussi ceux qui ne paient pas, faute de moyens.

Annema Martine, une Mauricienne qui côtoie Miss Bernadette depuis 7 ans, s’étonne de son courage. « Il n’y a pas beaucoup de personnes comme elle. Elle quitte sa maison à 7 heures pour y retourner vers 18 heures », a-t-elle indiqué à « L’express ». (apic/ibc/bb)

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