Suisse: Coptes et Ethiopiens prient ensemble à Opfikon, près de Zurich
Opfikon/ZH, 12 février 2007 (Apic) Treize ans après une profonde rupture à propos de l’Erythrée – qui a vu après l’indépendance de l’Erythrée la séparation de l’Eglise orthodoxe érythréenne de celle d’Ethiopie – Coptes et Ethiopiens se sont pour la première fois rencontrés dimanche à Opfikon, près de Zurich.
Le métropolite copte de Toulon et de toute la France, Abba Markos (de son nom civil Blom van Assendelft), et le vicaire patriarcal des Ethiopiens de Suisse, Abba Giorgis, ont prié en commun, au centre de l’Eglise éthiopienne, pour l’avenir de leurs relations.
Mgr Markos et son adjoint, l’évêque général pour la France Athanasios Bernard Canepa, ont dialogué avec le délégué de l’Eglise éthiopienne et ses collaborateurs. Ils leur ont remis des documents dont le contenu n’a pas été rendu public, communique l’Union pour la coopération des Eglises orthodoxes en Suisse (UCEO). Un porte-parole éthiopien a exprimé sa joie pour ces entretiens qui étaient également suivis par des responsables de l’UCEO. Il a précisé que leur prochaine rencontre aura lieu le 22 juillet à nouveau à Opfikon. L’UCEO, fondée en automne dernier, souhaite regrouper, pour faire entendre leur voix, les quelque 150’000 orthodoxes vivant en Suisse, et représenter leurs demandes dans le public et auprès des autorités. Elle regroupe des orthodoxes arméniens, éthiopiens, indiens, coptes, roumains, russes, serbes et syriaques.
Les Coptes sont des descendants christianisés des anciens Egyptiens. Convertis par des Syriens orthodoxes au IVe siècle après J.C, les Ethiopiens ont été soumis à l’Eglise copte en 1275. L’empereur Hailé Sélassié a mis fin à cette dépendance en 1960 avec la création de l’Eglise orthodoxe d’Ethiopie, reconnue par les Coptes en 1964.
Mais trois ans après, lorsque Israël a occupé Jérusalem Est lors de la « Guerre des Six Jours », Coptes et Ethiopiens se sont vivement querellés pour la souveraineté du monastère du Sultan (Deir es-Sultan) dans la vieille ville. Cette dispute, qui dure encore – les Israéliens favorisant les Ethiopiens contre les Coptes, premiers venus au monastère – a chargé lourdement l’unité sacramentale au sein de la famille des Eglises orientales. Outre les Coptes, Ethiopiens et Erythréens, Arméniens, Syriens et Indo-Syriaques (Chrétiens de Saint Thomas) y participent également.
En 1994, le pape Chénouda III, patriarche copte d’Alexandrie et de toute l’Afrique, a intronisé le nouveau patriarche érythréen à Asmara comme numéro un de l’Eglise d’Erythrée qu’il venait de créer. C’était la fin de la communion sacramentale entre Coptes, Erythréens et Ethiopiens, ces derniers se considérant jusqu’alors comme uniques responsables de l’Eglise d’Erythrée. Cette Eglise orthodoxe orientale autocéphale, qui compte près de 1,7 million de fidèles, a pour chef le patriarche d’Erythrée, avec résidence à Asmara. Son titulaire actuel est Antonios Ier. (apic/ado/com/be)
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