Malgré les difficultés financières, l’ECR ne baisse pas les bras!

Genève: L’Eglise catholique romaine de Genève (ECR) fait sa pub

Par Gladys Théodoloz, déléguée à l’information de l’ ECR

Genève, 21 février 2007 (Apic) L’Eglise catholique à Genève persiste et signe. Pour la sixième année consécutive, elle a lancé mercredi 21 février une nouvelle campagne de pub qui sort des sentiers battus. But de l’opération: « se rappeler au bon souvenir du public » et inciter les fidèles – notamment ceux d’origine étrangère – à verser leur contribution ecclésiastique. A Genève, l’impôt ecclésiastique obligatoire n’existe pas !

La dernière église construite à Genève date d’une bonne quinzaine d’années. Il s’agit de la fameuse église ronde de la Sainte-Trinité, remarquable non seulement par son architecture originale, mais aussi par son implantation au coeur du quartier populaire des Pâquis. Et voilà que – sacrilège ! – cette harmonieuse sphère blanche abrite désormais un centre commercial nommé « Star Discount ». Quant à l’emblématique basilique Notre-Dame, dont le style néo-gothique embellit la place Cornavin, elle est devenue une discothèque branchée.

« Pour que cela n’arrive jamais, pensez à votre contribution ecclésiastique »

Fiction ? Pas vraiment. La reconversion de lieux de culte en bâtiments profanes est de plus en plus fréquente à l’heure actuelle. Bien qu’il s’agisse là d’une triste perspective, il n’y a donc rien d’extraordinaire à imaginer l’église de Carouge se transformer en « hôtel Saint-Christophe », celle de Soral en « carrosserie Gabriel » ou celle de Pregny-Chambésy en fitness, comme l’a fait l’agence Label, signataire de cette nouvelle campagne d’appel de fonds.

Par le biais d’une série de cinq photos-montages, assorties du slogan « Pour que cela n’arrive jamais, pensez à votre contribution ecclésiastique », l’objectif est de sensibiliser le public à la menace de dilapidation qui pèse sur ce patrimoine d’Eglise que constituent les églises-bâtiments, « havres de paix où ne viennent pas seulement des catholiques, ni même des chrétiens », a souligné mercredi Mgr Pierre Farine, évêque auxiliaire à Genève, lors de la présentation de la campagne de l’ECR à la presse.

Les Eglises ne reçoivent « pas un kopeck » de l’Etat, moins de 10% des fidèles paient

Plus largement, il s’agit pour l’ECR de rappeler aux fidèles que l’Eglise catholique romaine genevoise (tout comme l’Eglise catholique-chrétienne et l’Eglise protestante) ne reçoit « pas un kopeck » de l’Etat et doit donc subvenir seule à ses besoins. Une situation financière d’autant plus précaire que le nombre des donateurs baisse régulièrement, malgré une brève embellie suscitée, en 2002, par le style « accrocheur » des nouvelles campagnes d’affichage.

Résultat: sur les 120’000 ménages catholiques que compte Genève, il n’y en a plus aujourd’hui que 11’000 qui paient leur contribution, soit moins de 10%. Comment élargir le cercle des donateurs ? En se faisant mieux connaître et en allant à la rencontre des fidèles, répond Mgr Farine. Notamment des fidèles d’origine étrangère, qui constituent la moitié des 200’000 catholiques de Genève et ne savent pas forcément comment est structurée l’Eglise dans le canton du bout du lac.

Beaucoup croient, par exemple, que la contribution ecclésiastique est prélevée automatiquement sur leur salaire, ou alors qu’en donnant à la quête du dimanche ils donnent à l’Eglise cantonale – ce qui est faux ! Prêtres et agents pastoraux laïcs – soit 120 personnes au total – reçoivent en effet leur salaire de l’Eglise cantonale, qui y consacre 77% de son budget.

Quand bien même les comptes de l’exercice 2006 – pas encore bouclés – semblent annoncer un déficit relativement modeste, dû à des produits extraordinaires tels que dons et legs, pas question donc, pour l’ECR, de relâcher son effort. Il en va de la poursuite de sa mission, résumée dans son slogan : « En marche à vos côtés ». Ces prochains jours, des centaines d’affiches et des milliers de flyers – en français, espagnol, portugais, italien et anglais – véhiculeront le message sur les trams et les bus du canton. GT

Encadré

Baisse de 5,1% de la contribution ecclésiastique par rapport à 2005

L’Eglise catholique à Genève a connu une baisse de 5,1% de la contribution ecclésiastique par rapport à 2005, soit des recettes de quelque 6,066 millions de francs. Le nombre des donateurs a également baissé de 14% par rapport à 2005, soit une diminution de 1’807 personnes. Les charges – soit 9,4 millions de francs – ont connu une augmentation de 1,2% par rapport à 2005, dues notamment à l’augmentation du salaire des prêtres, suivant les normes diocésaines. Les salaires représentent 77% des charges de l’ECR. La différence entre les recettes de la contribution ecclésiastique et les charges, précise Denis Thorimbert, secrétaire général de l’ECR, est partiellement couverte par les produits financiers et immobiliers ainsi que par les « dons extraordinaires ». Pour enrayer cette chute des recettes qui préoccupe l’Eglise genevoise depuis plusieurs années, l’ECR désire augmenter et diversifier le cercle de ses donateurs. Elle veut notamment toucher les communautés étrangères avec un dépliant d’information disponible en français, anglais, italien, espagnol et portugais. JB

Photos : disponibles auprès de Jean-Claude Gadmer, tél 022 734 52 01; 079 266 23 23

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