Pologne: Face à la police secrète communiste

Religieuses polonaises « plus fortes » que les prêtres

Varsovie, 26 février 2007 (Apic) Les religieuses catholiques romaines de Pologne ont résisté avec beaucoup plus de fermeté que le clergé masculin à la police secrète de l’époque communiste, selon de récentes études.

Les informations recueillies récemment en Pologne révèlent que les religieuses se sont montrées plus fortes que les prêtres, face à la police secrète communiste, a déclaré Jolanta Olech, soeur ursuline, présidente de la Conférence des supérieures générales des instituts féminins de Pologne.

Jolanta Olech, s’est exprimée alors que se poursuivent les enquêtes sur l’infiltration de l’Eglise polonaise par la police secrète de l’époque communiste (Sluzba Bezpieczenstwa(SB). Ces investigations font suite à la démission le 7 janvier de Stanislaw Wielgus, archevêque de Varsovie.

Mgr Wielgus, 67 ans, avait été nommé archevêque de Varsovie au début décembre 2006. Le 6 janvier 2007, un jour après son installation et à la veille de son intronisation à la cathédrale de Varsovie, Mgr Wielgus a dû se retirer, soupçonné de collaboration avec la fameuse SB.

100 fois moins de religieuses « collabos » que les prêtres

La soeur ursuline a affirmé au correspondant d’ENI que les services secrets communistes s’étaient « démenés » pour trouver des agents parmi les 27’000 religieuses de Pologne. Les archives du ministère de l’Intérieur indiquent que pas plus de 30 religieuses ont été recrutées au cours des années 80 dans tout le pays, soit cent fois moins que le nombre de prêtres catholiques romains.

« Ils ont essayé d’embrigader toute personne ayant une importance quelconque – supérieures, catéchistes, religieuses travaillant pour les institutions ecclésiastiques et même des religieuses d’ordres contemplatifs quittant rarement leur couvent, » a déclaré Jolant Olech, dont l’organisation représente 23’000 religieuses dans 93 ordres en Pologne.

« Ils n’ont toutefois pas réussi » a-t-elle ajouté. Même quand les religieuses devaient rencontrer des responsables du gouvernement pour obtenir un passeport ou d’autres documents, elles rapportaient toute approche à leurs supérieures, s’excluant ainsi d’une possible collaboration secrète. »

Au moins 10% des prêtres auraient servi d’informateurs

Au contraire, au moins 10 % des prêtres catholiques auraient servi d’informateurs d’une manière ou d’une autre, à l’époque communiste, qui a duré de 1947 à 1989 en Pologne, selon l’Institut du souvenir national (IPN).

La plupart des 44 diocèses du pays et au moins 30 ordres ont mis en place des Commissions destinées à enquêter sur la surveillance policière, conformément aux recommandations de la Conférence épiscopale de Pologne, bien que certains Polonais aient critiqué ces commissions , administrées essentiellement par le clergé.

Jolanta Olech a expliqué que la SB avait montré plus d’intérêt pour les grands ordres comme les Ursulines, qui comptent actuellement 850 membres en Pologne. « Absolument tout les intéressait, de la couleur des bas d’une personne et de ce qu’elle mangeait au petit déjeuner à des choses vraiment importantes comme la position vis-à-vis du Concile Vatican II, » a affirmé la religieuse.

Celle-ci a déclaré que la plupart des anciennes religieuses qui avaient travaillé en tant qu’agents étaient aujourd’hui âgées et malades, mais elle a ajouté qu’elle espérait que la dernière étude serait publiée « dès que possible. » Selon Jolanta Olech, par ailleurs, « dans l’ensemble, les religieuses n’étaient probablement pas aussi intéressantes pour lla police secrète que les prêtres. « Nous n’occupons pas de postes importants et n’avons pas le même pouvoir. » (apic/eni/vb)

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