Autriche: Clinique pour avorter dans un centre commercial: les remous s’amplifient
Vienne, 12 mars 2007 (Apic) Les réactions des responsables d’Eglise autrichiens sont vives pour condamner les avortements réalisés dans un nouveau centre commercial de Vienne, en Autriche. Ils accusent des commerçants de dévaloriser la vie humaine. « Vous pouvez maintenant boire un café, aller voir un film, acheter des vêtements puis vous faire avorter, » a déclaré à l’Agence oecuménique ENI Erich Leitenberger, porte-parole de l’archidiocèse de Vienne de l’Eglise catholique.
Selon Erich Leitenberger, une loi de 1975 autorisant l’avortement sur demande jusqu’à 12 semaines après la conception avait laissé une « plaie béante » entre l’Eglise et l’Etat en Autriche. Il a souligné que les responsables d’Eglise avaient demandé à Richard Luger, propriétaire catholique du centre de « réfléchir à nouveau ».
L’intégration de la clinique Venus Med, qui annonce ses « services d’avortement » et sa « thérapie sexuelle » dans le centre commercial viennois Lugner City, suscite de plus en plus la controverse en Autriche, où les catholiques constituent 78 % des 8,1 millions d’habitants.
Brigitte Mosshammer, directrice de Venus Med, a justifié sur les ondes de Stefansdom Radio, qui appartient à l’Eglise catholique, que les avortements ne représentaient « qu’une infime portion » des services de la clinique, ajoutant que les femmes souhaitant mettre fin à leur grossesse recevraient « des conseils objectifs, ouverts à la discussion ».
L’organisation catholique Jeunesse pour la vie a pour sa part organisé une manifestation contre la clinique lors de son ouverture le 1er février et recueille depuis des signatures en vue de sa fermeture.
Selon le cardinal Christoph Schönborn, 60’000 avortements sont pratiqués chaque année en Autriche. Il a affirmé être convaincu que beaucoup d’Autrichiens s’accordent à dire que « tuer des vies humaines n’est pas une activité de centre commercial ».
Aspect fatal
« Même si ici l’avortement n’est pas punissable sous certaines conditions, il ne pourra jamais être accepté par les fidèles », a ajouté le cardinal, 62 ans, à la tête de la Conférence épiscopale d’Autriche. « Il n’est pas nécessaire d’être particulièrement pratiquant pour voir l’aspect fatal de la société de consommation que cela présente. Pouvoir faire ses courses et se faire avorter sous le même toit indique que la vie humaine est banalisée à un niveau dangereux et inimaginable ».
L’Autriche a légalisé l’avortement en 1975 pour des femmes enceintes jusqu’à 12 semaines. Cela avait créé une profonde blessure au sein de la société, entre l’Eglise et l’Etat. En Autriche en effet, les catholiques représentent environ 78% des 8,1 millions d’habitants.
Si une révision rapide de la législation semble difficile pour l’instant, la controverse suscitée par l’ouverture de cette clinique a au moins permis aux gens de réfléchir sur la réalité de l’avortement, a enfin estimé Erich Leitenberger. (apic/arch/eni/pr)
webmaster@kath.ch
Portail catholique suisse