Accusée d’être « une police de la pensée »
Paris, 28 mars 2007 (Apic) La Cour d’appel de Paris, saisie d’une demande de dissolution de l’Unadfi (Union Nationale des Association de Défense des Familles et de l’lndividu victimes de sectes), rendra son arrêt le 22 mai prochain. C’est l’association « Cap pour la liberté de conscience » et plusieurs particuliers qui avaient porté plainte, estimant avoir été victimes de « délations » de la part de l’Unadfi, une organisation qui milite contre les dérives sectaires. L’affaire était rejugée ce mardi.
Les plaignants demandent tout simplement la dissolution de cette association loi 1901 reconnue d’utilité publique depuis 1996. Accusant l’Unadfi et son antenne du Nord-Pas-de-Calais-Picardie, d’être « une police de la pensée », ils avaient été déboutés une première fois en décembre 2005 par le Tribunal de grande instance de Paris en décembre 2005.
Un procès contre les « chasseurs de sectes »
« CAP pour la Liberté de Conscience – Liberté de Religion – Liberté de Conviction » déclare au nom de « 10 victimes de l’Unadfi » refuser de subir « la normalisation spirituelle entreprise par l’Unadfi et ses satellites les Adfi ». La Coordination des Associations et Particuliers pour la Liberté de Conscience (CAP-LC) affirme sur son site internet (www.coordiap.com) s’être constituée en association « pour défendre les minorités de conviction contre les chasseurs de sectes, eux-mêmes sectes et sectaires, qui captent les finances publiques en vue de restreindre les libertés individuelles ».
La CAP-LC dit être ouverte « aux personnes de toutes obédiences qui ont en commun de partager un attachement profond pour la liberté de conscience ». Elle affirme qu’une véritable chasse aux sorcières sévit en France contre les groupes de recherche spirituelle et de développement personnel, les médecines et psychothérapies alternatives, les nouveaux mouvements religieux.
Me Jean-Marc Florand a estimé mardi devant le tribunal que « l’Unadfi ne peut pas toujours fuir ses responsabilités au moyen d’informations non vérifiées, de rapports qu’elle se fabrique sans contradicteur ». Avocat d’un couple de plaignants, membres du mouvement « Invitation à la vie – IVI » (*), il considère que l’Unadfi « porte atteinte aux lois de la République, à la liberté de conscience, de religion, de pensée ».
Me Michel Tubiana, l’avocat de l’Unadfi, a souligné mardi que ce n’étaient pas des individus qui étaient devant le tribunal, mais « l’Eglise de scientologie, IVI, Energie et créativité, tous mouvements d’inspiration sectaire ». Ces mouvements sont listés dans le rapport (n° 2468) du 10 janvier 1996 publié par la Commission d’enquête sur les sectes de l’Assemblée Nationale française. Cette liste a été établie à partir de critères empruntés aux Renseignements Généraux (RG). L’Unadfi a été reconnue d’utilité publique par décret du 30 avril 1996 et a reçu l’agrément national des Ministères de la Jeunesse et des Sports et de l’Education Nationale. Elle regroupe et coordonne les ADFI (Associations de défense des familles et de l’individu), dont l’objet est l’information sur le phénomène sectaire, la prévention et l’aide aux victimes, et est directement subventionnée par l’Etat français. JB
(*) (IVI – Invitation à la Vie est une association laïque qui propose à chacun de recentrer son existence sur une valeur universelle christique: l’amour. Site internet www.invitation-a-la-vie.org) (apic/com/be)
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