Chine: Renaissance du bouddhisme: 100 millions d’adeptes
Pékin, 18 avril 2007 (Apic) Avec près de 100 millions d’adeptes, le bouddhisme renaît en Chine. Cette antique foi est en train d’être redécouverte par les jeunes générations qui considèrent que le bien-être matériel et le succès ne sont pas suffisants dans la vie. Des célébrités vont jusqu’à se raser le crâne et à rejoindre des communautés monastiques.
Les jeunes, lassés du confort matériel, fréquentent de plus en plus les temples hindous pour « enrichir leur âme », selon l’agence de presse Asianews. La Chine effectue ainsi un véritable retour au religieux. Une récente étude de l’université Normale de la Chine orientale (East China Normal University) estime que 31,4% des jeunes de plus de 16 ans ont une pratique religieuse, ce qui représente un total de 300 millions de personnes, trois fois plus que ce que disent les chiffres officiels. Selon Zhang Fenglei, directeur des études religieuses à l’université Renmin de Pékin, le bouddhisme peut se réclamer de 100 millions d’adhérents. Cette reviviscence est le fait de tous les groupes d’âge et de tous les segments de la société, mais de plus en plus de jeunes qui ont reçu une éducation et une formation et qui ont du succès dans leur vie professionnelle.
Nouveau type d’adeptes
Traditionnellement, les pratiquants du bouddhisme étaient des gens pauvres, issus des milieux ruraux et illettrés, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui, affirme le professeur Zhang. Les médias ont, selon lui, joué un rôle dans cette renaissance du bouddhisme. Des célébrités de plus en plus désenchantées par toutes sortes d’attachement comme la gloire, les mondanités, le statut social, en sont venues à quitter leur famille et leur profession pour rejoindre un temple bouddhiste.
Ainsi, Chen Xiaoxu, célèbre et riche vedette TV dans les années 80 pour ses prestations dans des séries, s’est rasé le crâne et est devenue nonne dans un temple bouddhiste à Changchun dans le nord de la Chine. « Je veux seulement améliorer mon âme » a-t-elle dit. « J’ai pris la plus importante et la meilleure décision de ma vie. »
Pour He Jian, un jeune de la ville de Yunnan dans le Sud, le bouddhisme est plus une philosophie qu’une religion. Il a déclaré au journal China Morning Post que le bouddhisme ne consiste pas dans une doctrine à apprendre, mais qu’il encourage les gens à trouver le sens spirituel de leur propre vie. Il lui apporte, dit-il, une manière de se réconcilier avec son passé et lui procure calme et équilibre.
Le professeur Zhang observe que la génération des 30 à 40 ans a grandi et a été élevée dans un système autoritaire où une foi privée n’était pas possible. Il note cependant que la plupart des nouveaux bouddhistes ne font pas comme Chen qui a radicalement rompu avec son passé, mais trouvent dans leur foi un soutien pour leur vie quotidienne. De nombreuses personnes se tournent vers le bouddhisme, affirme-t-il, parce qu’elles voient en lui une voie pour enrayer le stress et les tensions familiales. Cette foi leur enseigne à trouver le calme par la méditation, et à vivre de manière éthique. Elle leur offre un mode de réconciliation avec leur passé et une voie pour poursuivre leurs activités. Le bouddhisme est admiré parce qu’il permet de vivre sans être tributaire des enseignements d’autrui, mais en assumant soi-même sa propre vie.
Le bouddhisme est arrivé en Chine, à partir de l’Inde, il y a plus de deux mille ans. En sanscrit ancien, Bouddha signifie « l’illuminé ». (apic/asian/js)
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