Rome: Livre du cardinal Bertone sur «La dernière voyante de Fatima»

Publication de ses entretiens avec Soeur Lucie

Rome, 9 mai 2007 (Apic) Il n’y a jamais eu de 4e secret de Fatima, a écrit le cardinal Tarcisio Bertone, dans son livre intitulé « La dernière voyante de Fatima – Mes entretiens avec soeur Lucie ». L’ouvrage paraîtra le 13 mai, jour anniversaire de la première apparition de la Vierge à Fatima, aux éditions Rai Eri-Rizzoli.

Dans une interview accordée à l’hebdomadaire Famiglia Cristiana en date du 13 mai, le secrétaire d’Etat du Saint-Siège revient sur les secrets de Fatima, dossier dont il était en charge lorsqu’il était secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

Interrogé sur un 4e secret de Fatima ou une partie du 3e secret qui n’aurait pas été révélé par l’Eglise, car elle la mettrait en difficulté, le cardinal Bertone a répondu qu’il « s’agissait de révélations délirantes ». « Ce qui est étrange est qu’elles viennent de personnes qui se proclament chrétiennes », a-t-il commenté. « Pourquoi veulent-ils que dans ses révélations, la Vierge parle d’apostasie dans l’Eglise catholique et même d’apostasie dans la prédication des papes ? », s’est-il interrogé. Pour lui, « il y a une manoeuvre pour discréditer l’Eglise et pour délégitimer la hiérarchie aux yeux du peuple de Dieu ».

Soeur Lucie « m’a répondu qu’il n’y avait rien d’autre » que « ce qui est connu », a poursuivi l’ancien secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi. « Quand je lui ai apporté l’enveloppe arrivée en 1957 au Vatican, elle a dit que c’était son papier et son écriture. Elle n’a jamais rien écrit d’autre, ni avant, ni après », a-t-il ajouté.

Attentat contre Jean Paul II: un miracle advint

Concernant la thèse selon laquelle le 3e secret n’est pas celui connu, puisque le pape n’est pas mort dans l’attentat de 1981, alors que l’homme en blanc de la prophétie de Fatima meurt, le cardinal italien a déclaré que « l’Eglise avait déjà expliqué à plusieurs reprises que les prophéties, même les plus terribles, n’étaient pas annoncées comme des événements inéluctables si le peuple reste fidèle à Dieu, s’il prie et s’il se convertit ». « Jean Paul II, dans la nuit du 13 au 14 mai 1981, a été au seuil de la mort », si bien qu’on décida « alors de préparer le communiqué sur sa mort », a-t-il rappelé. « Mais un miracle advint ». « La prophétie ne s’est pas avérée parce que la prière des bons est intervenue ainsi que l’intercession maternelle de Marie », a encore estimé le cardinal.

Interrogé sur le fait que le troisième secret ait pu être connu du pape Pie XII (1939-1958), le cardinal Bertone a répondu que l’enveloppe contenant le secret avait été portée aux Archives secrètes de l’alors Saint Office, le 4 avril 1957, et « qu’aucun document n’attestait qu’elle soit d’abord passée entre les mains du pape ». « Pie XII est mort l’année suivante. Lorsque l’enveloppe fut ouverte pour la première fois, le 19 août 1959, par le pape Jean XIII (1958-1963), elle était scellée », a-t-il ajouté.

Publication du 3e secret pour « mettre un peu d’ordre »

« Nous étions en l’an 2000, donc au terme du 20e siècle », a encore affirmé le cardinal secrétaire d’Etat, justifiant cette année-là la publication du 3e secret de Fatima par Jean Paul II. « Il avait décidé de béatifier Francisco et Jacinta (deux des voyants déjà morts, ndlr), il était convaincu que les révélations s’appliquaient à l’attentat qu’il avait subi, il y avait une pression de beaucoup de ’fatimisti’ qui continuaient à révéler des contenus présumés du Secret », a-t-il souligné, parlant « d’urgence pastorale » à « mettre un peu d’ordre ».

« L’Eglise est très prudente », a par ailleurs déclaré le cardinal Bertone concernant les apparitions mariales. « Elle fait des analyses précises et recueille toutes les preuves ». Le cardinal a ainsi rappelé que les dernières apparitions reconnues sont celles de Kibeko, au Rwanda, alors que l’Eglise n’a donné « aucune approbation officielle » à celles présumées de Medjugorje. En effet, « il y a beaucoup de documents favorables et il y en a beaucoup de défavorables, avec une perplexité tant à Rome » qu’ailleurs.

« Croire aux apparitions n’est pas requis pour une authentique dévotion mariale et aucune apparition n’est indispensable pour la foi, parce que la Révélation s’est terminée avec Jésus-Christ », a encore expliqué le cardinal Bertone. « Les révélations privées, celles approuvées » sont seulement « une aide pour la foi ».

Interrogé sur la différence entre Lourdes et Fatima, le cardinal a finalement expliqué que les « messages de Lourdes étaient beaucoup plus simples ». (apic/imedia/ar/bb)

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