Rome: Le rite tridentin bientôt «une forme extraordinaire du rite romain»

Les affirmations du cardinal Castrillon Hoyos

Rome, 17 mai 2007 (Apic) Benoît XVI a l’intention « d’étendre à toute l’Eglise latine » la possibilité de célébrer la messe tridentine, a confirmé le cardinal Dario Castrillon Hoyos, le 16 mai 2007.

Le président de la Commission Ecclesia Dei, a confié que le pape souhaitait faire de cette commission « un organisme du Saint-Siège » dont l’objectif serait « de conserver et de maintenir la valeur de la liturgie latine traditionnelle ».

Concernant le Motu Proprio libéralisant la messe tridentine, le cardinal Castrillon Hoyos n’a cependant pas donné plus de détails sur son contenu, ni sur sa date de publication. « La publication du Motu Proprio précisant cette autorisation aura lieu », avait déjà affirmé le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le 31 mars dernier, soulignant que ce serait le pape lui-même « qui expliquerait alors « ses motivations et le cadre de sa décision ».

Selon des informations recueillies par I.Media, Benoît XVI devrait encore effectuer une série de consultations avant la publication de ce décret qui est loin de faire l’unanimité dans l’épiscopat.

Benoît XVI, qui a été membre de la Commission Ecclesia Dei pendant plusieurs années, « souhaite » qu’elle « se transforme en un organisme du Saint-Siège, avec l’objectif propre et distinct de conserver et de maintenir la valeur de la liturgie latine traditionnelle », a déclaré l’ancien préfet de la Congrégation pour le clergé. « Mais il est important d’affirmer avec une grande clarté qu’il ne s’agit pas d’une volonté de revenir en arrière, d’un retour aux temps d’avant la réforme de 1970 », a-t-il tenu à préciser.

« Il s’agit d’une offre généreuse du vicaire du Christ qui, comme expression de sa volonté pastorale, veut mettre à la disposition de l’Eglise tous les trésors de la liturgie latine, qui, au travers des siècles, a nourri la vie spirituelle de nombreuses générations de fidèles catholiques », a expliqué le cardinal colombien. « Le pape souhaite conserver les immenses trésors spirituels, culturels et esthétiques liés à la liturgie ancienne », a-t-il insisté. Tout en précisant que « la récupération de cette richesse s’unit à celle non moins précieuse de la liturgie actuelle de l’Eglise ».

« Pour ces raisons », Benoît XVI « a l’intention d’étendre à toute l’Eglise latine la possibilité de célébrer la messe et les sacrements selon les livres liturgiques promulgués par le pape Jean XXIII en 1962 », a alors déclaré le cardinal Dario Castrillon Hoyos. Ces livres contiennent la dernière version approuvée de l’ancienne messe célébrée avant le Concile Vatican II (1962-1965) ainsi que les rites des sacrements tels que celui du baptême ou des ordres.

Selon le cardinal colombien, la liturgie tridentine « n’a jamais été abolie » et fait aujourd’hui l’objet d’un « intérêt nouveau et renouvelé ». « Pour cette raison », il a affirmé que « le pape pensait que le temps était venu de faciliter l’accès à cette liturgie », en en faisant une « forme extraordinaire de l’unique rite romain », notant qu’une telle requête avait déjà été faite par une commission de cardinaux en 1986.

« Il y a quelques bonnes expériences de communautés de vie religieuse ou apostolique récemment érigées par le Saint-Siège qui célèbrent en paix et sérénité cette liturgie », a par ailleurs estimé le cardinal en charge des traditionalistes dans l’Eglise. Il a alors estimé à plusieurs centaines de milliers le nombre de fidèles attachés à cette liturgie. (apic/imedia/ar/pr)

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